BMW Hydrogen 7 au Mondial de Paris : le luxe se met au vert
A l’occasion du Mondial de l’Automobile de Paris 2006, BMW présentera le premier véhicule à hydrogène de série au monde. La Hydrogen 7 est le fruit d’un partenariat avec des sous-traitants spécialisés dans cette technologie, d’autres groupes automobiles, le gouvernement allemand mais aussi Total pour la logistique.
‘Hydrogen 7 est la première voiture de série au monde à disposer de la combustion à l’hydrogène. Cette auto embarque ainsi 8kg d’hydrogène liquide et non sous forme de gaz, le gain énergétique étant de l’ordre de 75%. Seulement, étant donné la rareté des points de distribution de cette nouvelle énergie et que ce type de véhicules peut être interdit dans certaines zones urbaines ou dans les parkings, BMW a laissé la possibilité à l’Hydrogen 7 de rouler à l’essence. Aussi conserve-t-elle un réservoir classique de 74 litres, offrant à cette Série 7 une autonomie respectable de 700 km, 200 en mode hydrogène et 500 en brûlant de la bonne vieille essence.
Il faudra démocratiser
Cette Hydrogen 7 est, comme son nom l’indique, construite sur la base de la Série 7, la version limousine plus précisément. Le choix s’est porté sur ce véhicule en raison de la place conséquente occupée par le réservoir d’hydrogène. La voiture a ainsi bénéficié de modifications au niveau du châssis, des suspensions et de la structure. Comme le réservoir se trouve derrière la banquette arrière, le coffre voit sa capacité réduite à 225 litres et l’auto devient une simple 4 places. La banque arrière a été avancée de 115 mm mais reste tout de même reculée de 25 mm par rapport à la version normale, elle distille donc une espace aux jambes confortable pour les passagers.
Etant donné la base choisie et la complexité du dispositif, cette Hydrogen 7 sera réservée à une certaine élite, c’est certain. Mais l’initiative de BMW a le mérite de lancer le mouvement et de créer un précédent technologique qui profitera à une probable nouvelle génération d’automobiles. « Probable » parce que l’hydrogène n’est pas forcément la panacée à la crise des matières premières. Outre les problèmes de sécurité liés à la fâcheuse propension de l’hydrogène à s’enflammer, la production de cette énergie à grande échelle nécessite l’utilisation de grandes quantités d’énergies fossiles. Il se peut ainsi qu’il ne s’agisse que d’une solution transitoire.
Performance technique
Mais ne mégottons pas et saluons plutôt le travail de BMW et de ses partenaires qui ont donné le jour à une voiture à la technologie avancée et tout à fait compétitive en terme de performances, surtout qu’esthétiquement, la voiture reste inchangée et conserve tous ses attraits.
Le réservoir d’hydrogène à lui seul est une curiosité. Il est constitué d’une double coque de 2 mm d’épaisseur séparée par 30 mm d’isolant thermique. La coque interne est séparée de la coque externe par des pièces en carbone qui assurent la non conductivité de la chaleur, l’hydrogène étant contenu à une pression de 3-5 bar et à une température de -250° C. La dispersion des gaz se fait au moyen d’un système d’évacuation spécifique qui les transforme automatiquement en vapeur. Il faudrait 9 jours pour qu’un réservoir rempli à la moitié se disperse de façon contrôlée, et il resterait assez d’hydrogène pour faire 12 km. Pas peu fier de sa prouesse technique, BMW affirme que ce réservoir pourrait conserver du café chaud pendant plus de 80 jours avant de voir sa température baisser ! Très peu pour moi tout de même…
Sur la route, l’auto conserve des performances de premier ordre et préserve l’agrément de conduite du conducteur qui est informé du niveau des réservoirs directement sur le tableau de bord et peut changer de système de combustion sur simple pression d’un bouton du volant multifonctions. Selon BMW, les performances ne pâtiraient pas de ce changement de mode de combustion. D’ailleurs, la Hydrogen 7 se défend tellement bien que sa vitesse a été limitée électroniquement à 230 km/h. Il faut dire que le V12 6.0L, dérivé de la 760i, offre une puissance de 260 ch. pour 390 Nm de couple à 4 300 tr/mn et permet le 0 à 100 km/h en 9.5 s.
Il ne faut pas non plus se leurrer : avec une autonomie de 200 km en mode hydrogène, la Hydrogen 7 roulera probablement le plus souvent à l’essence. Mais la technologie existe, c’est là l’essentiel.