Pastilles vertes : Ségolène Royal veut de la couleur pour les automobilistes

A partir du 1^er Janvier 2016, chaque véhicule devra disposer d’un Certificat Qualité de l’Air. Ce nouveau plan de lutte contre la pollution de l’air va permettre aux véhicules les moins polluants de bénéficier d’avantages de circulation. Portée par la Ministre de l’écologie, Ségolène Royal, ce projet a pour mission de rendre les villes respirables d’ici 5 ans.

Supprimée en 2003, c’est une pastille verte revisitée et remise au goût du jour qui devrait revenir sur nos pare-brise. Introduite par Dominique Voynet en 1998, elle désignait les véhicules propres (GPL, électriques, essence d’après 1993 et diesel post-1997) autorisés à circuler lors des pics de pollution dans les grandes villes. Pour en bénéficier, il fallait notamment que le véhicule soit équipé d’un catalyseur.

Des pastilles facultatives

Ce nouveau plan de lutte anti-pollution va servir à identifier les véhicules en fonction de la pollution qu’ils engendrent (émissions de dioxyde d’azote (NOx) et des particules fines).
Le certificat Bleu Ciel sera délivré pour les voitures électriques, qui bénéficieront là d’un stationnement gratuit selon les communes, et d’une libre circulation durant les pics de pollution et dans les nouvelles zones de circulation réduite.

Il sera mis en place sur la base du volontariat, pour les automobilistes qui le souhaitent et en feront la demande. Les deux-roues seront également concernés. Les véhicules seront donc classés de un à six, par couleur, du moins polluant au plus polluant :

– 1, Vert (les plus propres) : Essence après 1er janvier 2011
– 2, Jaune : Essence entre 1er janvier 2006 et 31 décembre 2010, Diesel après 1er janvier 2011
– 3, Orange : Essence entre 1er janvier 1997 et 31 décembre 2005, Diesel entre 1er janvier 2006 et 31 décembre 2011
– 4, Rouge clair : Diesel entre 1er janvier 2001 au 31 décembre 2005
– 5, Marron : Diesel entre 1er janvier 1997 et 31 décembre 2000
– 6, Gris (les plus polluants) : Essence et Diesel avant 31 décembre 1996

La mesure est gratuite les six premiers mois puis 5€ par certificat (coûts fabrication + envoi). Si vous faites la demande sur Internet, vous recevrez le certificat à l’adresse marquée sur la carte grise du véhicule.
En fonction des règles prises par les maires, ces vignettes permettront ou non de circuler ou stationner durant les pics de pollution. Le Gouvernement a également lancé un appel pour “faire émerger des villes laboratoires” dans sa lutte pour la qualité de l’air. Les lauréats devront s’engager “à mettre en œuvre des mesures radicales dans le domaine de la mobilité” (zone à circulation restreinte) et “faciliter le développement de la mobilité électrique”.
Certains pays européens ont déjà adopté ce système (Allemagne, Danemark, Suède, Italie, Autriche, République Tchèque).

Des retours mitigés et déjà une question sur l’efficacité ? 

Élaboré en collaboration avec le Ministère de l’Intérieur et annoncé en février dans la “feuille de route écologique”, ce dispositif a déjà fait réagir. En effet, l’association 40 millions d’automobilistes vient de lancer une pétition contre l’instauration de la pastille. « On recycle des mesures qui ont été abandonnées par le passé, parce que non convaincantes » rajoute Didier Bollecker, le président de l’Automobile Club Association.

Ces réactions mettent surtout en lumière la question de l’efficacité. En effet, le volontariat n’a jamais très bien fonctionné auprès des automobilistes français et malheureusement il faudra une sanction financière pour leur faire adopter la réforme.
Encore un peu de patience, cela va venir car le retour de la pastille n’est qu’un début. Pour être en conformité avec les directives de l’Europe, la France et ses villes vont devoir mettre les bouchées doubles en matière d’écologie. Et pour pouvoir continuer à rouler dans ses “futures villes propres”, pas d’autre choix que d’adopter ces nouvelles vignettes dont le prix pourrait alors augmenter. Pas d’autre choix non plus pour continuer à rouler d’acquérir des voitures de dernière génération. Affaire à suivre…