Prime à la casse : premiers avis discordants
La prime à la casse instaurée par le Gouvernement vise à offrir une somme de 1 000EUR pour l’achat d’un modèle neuf émettant moins de 160g de CO2 par kilomètre Si dans un premier temps, les chiffres se sont révélés bons, des voix commencent à s’élever pour un aménagement de cette mesure, et plus particulièrement du côté des véhicules d’occasion.
Le CNPA Branche loueurs Courte durée a tenu cette semaine sa conférence de presse annuelle pour présenter ses résultats annuels. Si ces derniers sont en hausse de 1,4% avec près de 100 000 contrats de location en plus, le CNPA Branche Loueurs s’est aussi saisi de l’occasion pour alerter les journalistes sur les ‘dommages collatéraux’ de la prime à la casse. En effet, il aimerait que cette prime à la casse soit aussi applicable pour l’achat de véhicules d’occasion récents (norme Euro IV), précisant qu’une telle mesure est déjà appliquée en Allemagne et bientôt aux Pays-Bas. Cette demande est considérée comme urgente et prioritaire par le CNPA, car le marché totalement bloqué pourrait être relancé par une vente facilité des nombreux VO en stock sur l’ensemble du territoire. Il serait même question de « survie de nombreuses entreprises et emplois dans ce vaste secteur qu’est la location de véhicules en courte durée ». Cette demande s’explique par le fait que les loueurs renouvellent très rapidement leur parc automobile (entre 6 et 8 mois actuellement) et que cette mesure serait un véritable ballon d’oxygène pour écouler leurs véhicules arrivés en fin de service mais qui n’accusent qu’une ancienneté de quelques mois.
Une autre voix dissonante s’est élevée, il s’agit de celle d’AutoScout24, présente à la première Table Ronde Nationale des acteurs du Véhicule d’Occasion. Là encore, même constat alarmiste, puisque le chiffre de « 9 000 emplois supprimés au premier trimestre 2009 » est avancé. « Les distributeurs sont en danger » avance le communiqué. Il existe désormais « une nécessite d’instaurer des mesures d’accompagnement pour les véhicules d’occasion sous la forme d’une prime à la casse, limitée dans le temps, afin de destocker et de créer un effet d’annonce. » Il est évident que l’offre actuelle faite sur le neuf (bonus écologique + prime à la casse + remises diverses) rend les véhicules d’occasions nettement moins intéressants. Ils seraient même désormais plus chers que les véhicules neufs eux-même. A cela s’ajoute le problème des buy-back LLD, dont les prix ont été fixés avant cette redistribution du marché, avec de ce fait, des tarifs trop élévés au jour d’aujourd’hui. La revendication d’AutoScout24 est claire. Trois propositions ont été formulées :
- Soit une extension de la prime à la casse à l’achat de véhicules d’occasion récents (- de 3 ans) qui émettent moins de 160g de CO2
- Soit un abaissement du pallier de reprise de véhicules de + de 8 ans (au lieu de 10 ans)
- Soit une augmentation du montant de la prime de 1 000 à 1 500EUR.