Scandale Volkswagen : démission du président, chute boursière…quelles conséquences pour la marque ?
L’affaire de fraude à la pollution dont est accusée Volkswagen, rebaptisée « Dieselgate », agite le monde de l’automobile depuis bientôt une semaine. Hier encore, nouveau rebondissement avec la démission de Martin Winterkorn, le tout-puissant Président du Directoire. Mais ce scandale qui a pris une envergure planétaire risque d’être plus lourd encore en conséquences pour Volkswagen.
Ce qui est reproché à Volkswagen
Comme bien souvent lorsqu’on assiste à un emballement médiatique autour d’une affaire, on peut vite en oublier son fondement. Petit rappel des faits.
Ce lundi, l’Agence Environnementale Américaine (EPA) accusait Volkswagen de fraude à la pollution après des tests effectués sur des modèles de la marque munis de moteurs diesel. Pour être en accord avec les normes environnementales qui valident ou non l’homologation sur un marché, certaines Volkswagen et Audi seraient équipés d’une sorte de « logiciel espion » capable de détecter la procédure de test et ainsi diminuer les rejets polluants uniquement pendant cette phase.
Ensuite, ce dispositif, dont le groupe a reconnu l’existence, se mettrait en sommeil. Les voitures incriminées sur le sol américain, environ 480 000 véhicules équipés d’un 4 cylindres 2.0 TDI, rejetteraient en réalité 40 fois plus d’oxydes d’azote, les fameux NOx.
Quelles conséquences pour Volkswagen ?
La conséquence la plus lourde pour le moment c’est une chute boursière vertigineuse, -35 % en deux jours soit environ 14 milliards d’euros ce qui représente à peu près la valeur boursière du Groupe PSA.
Mais la facture pourrait s’alourdir puisque la justice américaine réclame une amende d’environ 37 000 dollars par véhicules soit une facture finale avoisinant les 18 milliards. Le coût des campagnes de rappel de ces voitures frauduleuses et les éventuels dédommagements à leurs propriétaires n’ont pas encore été chiffrés.
Autre effet immédiat, un groupe en proie à toutes les critiques et accusations. Ne serait-ce pas plutôt les 11 millions de voitures équipées du même moteur diesel circulant dans le monde qui « profitent » de ce système ? Le groupe allemand n’aurait-il pas étendu cette fraude à d’autres moteurs, les essence notamment ?
Doit-on craindre pour la survie du constructeur ?
Pour calmer le jeu, Martin Winterkorn a donc démissionné malgré le soutien du Conseil de Surveillance. Ce dernier affirme que l’ex-PDG n’était au courant de rien ce qui est peu probable.
Son successeur, vraisemblablement l’actuel patron de Porsche, Matthias Müller, aura fort à faire pour éteindre l’incendie et redorer le blason du groupe. On sait désormais les effets dévastateurs que peuvent avoir un tel accident d’image sur une entreprise. Citons par exemple le géant américain des télécoms Worldcom (faillite en 2002) qui n’a pas survécu à un scandale autour de manipulations comptables.
Pour autant, ceux qui préparent la nécrologie de Volkswagen font preuve d’empressement. Le groupe allemand, numéro 1 mondial de l’automobile, a les reins solides. Côté chiffres, il a produit plus de 10 millions de véhicules l’an dernier pour un chiffre d’affaires d’environ 202 milliards et des bénéfices supérieurs à 10 milliards. Il s’appuie sur une centaine de sites de productions et 600 000 employés dans le monde, mais surtout sur une dizaine de marques : Volkswagen, Audi, Porsche, Seat, Skoda, Lamborghini, Bentley, Bugatti, les camions Man et Scania, et enfin les motos Ducati.
Quelles conséquences pour l’automobile ?
La chasse aux sorcières ne touche pas, heureusement ou malheureusement, que Volkswagen. Aucun constructeur ne peut se prévaloir d’être au-dessus de tout soupçon. BMW et Mercedes ont bien affirmé timidement ne jamais avoir eu recours à de telles pratiques mais du côté des autres firmes, françaises notamment, c’est le silence radio. De là à penser que certains sont en train de faire le ménage ! En interne et du côté des responsables politiques on réclame à tout-va des enquêtes, mais trop tard le doute est là.
Cette tricherie se cantonne-t-elle au marché américain ? Il faudrait être naïf pour le croire. Touche-t-elle d’autres constructeurs ? Soyons prudents mais tout est possible. Si le leader du secteur a besoin de tricher pour satisfaire aux normes, qu’en est-il des autres ?
Il faut espérer que ce scandale n’éclabousse pas d’autres logos mais il donne l’occasion de revoir entièrement et rapidement le système d’homologation des voitures, surtout en Europe où les tests se font en dehors de toute réalité.
Une réforme du cycle d’homologation est nécessaire
A ce propos il est important de clarifier quelques éléments, suite aux soupçons qui pèsent désormais sur les journalistes spécialisés, dont nous faisons partie, accusés de dissimuler des informations, ou pire d’être corrompus.
Le monde a l’air de découvrir que les constructeurs automobiles ne sont pas de « gentils militants écologistes » et que les chiffres de consommations et émissions annoncés par les fiches techniques sont faux.
D’une part, le métier des constructeurs est de vendre des voitures et pour les vendre ils doivent se plier à un certain nombre de règles. Et au risque d’enfoncer une porte ouverte, rares sont ceux à le faire par philanthropie. Cela n’en fait pas des tricheurs pour autant.
D’autre part, notre métier consiste en partie à essayer des voitures et en faire ressortir les qualités, les défauts, afin d’aider le consommateur dans ses choix. Il n’est pas de démonter les voitures pour voir ce qu’il s’y cache. Et quand il s’agit de consommations, nous vous mettons toujours en garde contre les « données constructeurs ». Bien sûr qu’en utilisation normale, c’est à dire dans la réalité de la circulation, les valeurs que nous obtenons sont supérieures et nous ne manquons jamais de le dire. Nous ne manquons jamais non plus de souligner l’incohérence des mesures d’homologation et réclamons depuis longtemps une réforme. Si le « dieselgate » n’avait qu’une seule conséquence, il faudrait que ce soit celle d’obtenir un cycle d’homologation avec des tests sur routes ouvertes car ce serait au bénéfice final de l’automobiliste.
Si l’on considère certaines grandes sociétés (côtées au CAC 40,le must)et les informations les concernant dont on dispose (Lafarge et son soutien financier à Daesh,Bolloré et le travail des enfants dans des conditions proches de l’esclavage,France-Télécom et son harcèlement institutionnalisé conduisant au suicide de dizaines de salariés,Bayer-Monsanto et la très lucrative vente de produits dangereux,toxiques tant pour les agriculteurs que pour la biodiversité,Lactalis et le lait en poudre qui menace la vie des nourrissons,Wolkswagen et le trucage de ses véhicules polluants,la banque UBS et ses paradis fiscaux,Alstom et la liquidation du patrimoine industriel français avec Kron/Macron,les laboratoires Servier et le mediator,le médicament qui tue)on peut s’interroger sur le comportement de leurs dirigeants.Ces gens ne sont-ils pas des voyous en col blanc ?Peut-on encore affirmer sans sourciller qu’ils sont des « premiers de cordée »oeuvrant pour l’intérêt général ?Si tel était le cas toute la cordée menacerait de s’effondrer.Que font les pouvoirs publics pour limiter leurs nuisances ?Quels sont le degré de connivence et le niveau de corruption entre ces puissances économiques et nombre de « responsables » politiques ?Sous le régime des premiers de cordée macronisés il faut renoncer à la biodiversité,aux droits des personnes,à l’Etat de droit,à la démocratie y compris dans l’entreprise,à la responsabilité et à l’intégrité des dirigeants.Il ne reste plus que corruption à tous les étages,lâcheté,renoncement de la protection des salariés et des plus vulnérables,mépris pour le vivant,mensonge généralisé.C’est ABJECT.Surtout,ne nous taisons pas.