En attendant l’événement de l’année, le lancement de la berline Giulia censée marquer le renouveau de la marque, Alfa Romeo essaye de rester dans la course avec ses petits moyens. Clé de voûte d’une gamme restreinte à 3 modèles, la compacte Giulietta s’offre une petite remise à jour qui consiste en de subtiles modifications esthétiques, une réorganisation de l’offre moteur et des finitions. Nous sommes partis sur ses terres, dans la région de Milan, pour voir si le charme de la Giulietta opérait toujours.
Fiche Technique
Carrosserie | compacte |
Nombre de portes/places | 5 portes / 5 places |
Dimensions L/l/h en mm | 4354 / 1758 / 1465 |
Empattement en mm | 2634 |
Volume du coffre en L | 350 |
Poids à vide en kg | 1290 |
Type | 4 cylindres turbo |
Cylindrée en cm³ | 1368 |
Puissance en ch | 150 |
Couple en Nm | 250 |
Transmission | traction |
Boîte | manuelle 6 rapports |
Vitesse maxi en km/h | 210 |
0 à 100 km/h | 8''6 |
Conso cycle mixte en L/100 km | 5,5 |
Rejets CO2 en g/km | 127 |
Prix (à partir de) | 24 190 € |
Energie | essence |
Puissance fiscale en CV | 8 |
Bonus / Malus | neutre |
Avant de détailler les nouveautés de la Giulietta 2016, il est peut-être utile de la resituer sur le marché. Il s’agit de la meilleure vente d’Alfa – un peu plus de 33 000 ventes en France depuis son lancement en 2010, dix fois plus dans le monde – mais avec un rythme d’environ 4000 unités par an dans l’Hexagone la belle italienne n’est pas ce que l’on appelle une star du marché. Elle ne figure pas dans les cent meilleures ventes de 2015.
A titre de comparaison, une autre compacte de caractère comme la DS4, certes sur son marché national mais présente depuis presque aussi longtemps, s’est écoulée à près de 8 000 exemplaires l’an passé.
Ce qui change : une recette ajustée

Appelé Trilobo, l’alliance entre la calandre et le spoiler permet à la Giulietta d’afficher sa parenté avec la nouvelle berline Giulia
Si elle avait porté un autre blason que celui d’Alfa, après six ans de carrière elle aurait certainement fait place à une nouvelle génération. Pour autant, on ne peut vraiment dire qu’elle ait vieilli cette Giulietta, la force d’un bon coup de crayon dès le départ sans doute.
Ses courbes généreuses en font toujours l’une des plus séduisantes de sa catégorie et pour 2016 les retouches sont minimes (calandres et bouclier avant), voire anecdotiques à l’image du nouveau lettrage Giulietta à l’arrière ou des masques sombres sur les phares. Le zest d’agrume, le bon assaisonnement, le dernier petit trait de sauce…Alfa récite son classique, le repense très légèrement, toujours au bénéfice du goût.
Témoin de cette tradition, le retour du « trilobo » en face avant, ce triptyque de prises d’air inscrit dans l’histoire de la marque, qui permet surtout à la Giulietta d’être en ligne avec la nouvelle Giulia.

En dehors de quelques habillages et de nouvelles selleries, l’intérieur de la Giulietta ne bouge pas
Ne cherchez pas beaucoup plus de renouveau dans l’habitacle. Là aussi le mobilier avait été bien conçu dès le départ, il est agréable à regarder et à vivre. Certes face à ses concurrentes les plus récentes, la Giulietta est un peu en retrait en habitabilité, dans le volume de son coffre (350 L), dans la taille de son écran tactile (6,5 pouces) et les rangements de proximité manquent. Mais les quelques nouveaux matériaux du cru 2016 (plastiques et selleries) font le job et l’ambiance à bord reste un savant mélange entre sport et élégance latine. Très agréable !
Le constructeur d’Arese a plutôt concentré ses efforts sur l’équipement avec une réorganisation des finitions et des dotations enrichies :
– l’entrée de gamme Giulietta propose notamment de série la climatisation bi-zone, le système multimédia avec écran tactile et Bluetooth, le régulateur de vitesse et les jantes alliage 16 pouces. Au total, ce sont 1700 € d’équipement qui ont été ajouté pour seulement 500 € de plus au prix catalogue
– cœur de gamme Super (+ 1000 € d’équipements, prix inchangé) : radars de recul, jantes 17’’, jupes latérales sport, antibrouillards, capteurs de pluie et luminosité
– haut de gamme Lusso (+ 750 € d’équipements, prix en baisse de 350 €) : sellerie cuir, radars avant, GPS

Pour 2016, la Giulietta s’offre un pack Veloce reconnaissable au liseré rouge du bouclier et à son freinage Brembo
Dernière précision, l’arrivée de la berline Giulia et de sa version Quadrifoglio Verde forte de 510 ch est l’occasion pour Alfa de rebaptiser la Giulietta QV (240 ch) en Veloce. Le trèfle sera désormais réservé aux versions les plus méchantes.
Enfin, Veloce c’est aussi un nouveau pack (disponible sur Super et Lusso de 1200 à 2700 € suivant les versions et le contenu choisi) qui peut comprendre une sellerie tissu-alcantara, quelques détails en aluminium, un volant à méplat, un châssis et un échappement sport, des jantes 17 ou 18 pouces et même un freinage Brembo avec étriers rouges.
Sur la route : un 150 ch essence avec de belles saveurs
L’objectif d’Alfa étant de maintenir sa compacte à ses niveaux de ventes actuels, il n’est pas question pour le millésime de 2016 d’une nouvelle plate-forme ou d’une horde de nouveaux moteurs. Il faudra se contenter de la disparition du 105 ch diesel au profit du 1.6 JTDm 120 ch.
Sa puissance supérieure et son couple généreux (320 Nm) font de cette nouvelle version d’entrée de gamme une proposition intéressante (à partir de 24 690 €) et à l’agrément certain. Agrément qui s’améliore encore avec l’apparition sur ce bloc de la boîte double embrayage DCT6, une transmission réactive et transparente dans ses passages de rapports.

Si l’essentiel des ventes se fait encore en diesel, dans sa version 150 ch essence la Giulietta convainc par son agrément.
Pourtant, ce n’est pas avec cette nouveauté bien sentie que nous avons trouvé notre bonheur à bord de la nouvelle Giulietta. Récent mais pas inédit, le 1.4 MultiAir 150 ch est une belle surprise. D’ailleurs la clientèle ne s’y trompe pas, il s’agit de la meilleure vente en essence de la gamme, et en ces temps où le diesel perd des parts de marché (plus que 57 % des ventes à particuliers en 2015) nous vous en conseillons vivement l’essai, voire l’acquisition si la Giulietta fait partie de votre shopping list.
Silencieux mais avec un joli timbre dans les tours, souple mais assez nerveux pour diffuser quelques saveurs sportives, il offre un compromis convaincant entre caractère et raison (7,0 L/100 km de moyenne sur un parcours mixte).
Un compromis parfaitement en accord avec celui affiché par le châssis et que certaines nouveautés ne maitrisent pas si bien. Malgré son âge, la Giulietta n’est pas dépassée dans son comportement avec un amortissement assez souple pour maintenir un bon niveau de confort, sans jamais se désunir, mais pas verrouillé au point de chahuter sur les imperfections de la route. Enfin, la direction manque encore de précision et communique assez peu, et le freinage surprend toujours par son attaque plus que franche.
(images constructeur)