Après une longue et belle carrière et près de 700 000 exemplaires produits, la 147 tire sa révérence au profit de la Giulietta. Nouveau nom, nouvelle ligne, gamme de moteurs variée et exclusivement turbocompressée, la Giulietta permet à Alfa Romeo en cette année du centenaire de revenir dans la course face aux stars du marché. Alors derrière cette ligne envoûtante, que cache la nouvelle Juliette de Romeo ? Réponse en essai sur le côte vénitienne.
Dans l’oeil du photographe
Troisième modèle de la marque à porter le nom de Giulietta ( 1er en 1954, 2ème en 1977 ), la nouvelle compacte Alfa Romeo suit les traces de la MiTo en matière de style en s’inspirant de la sublime 8C Competizione. Longue de 4,35 m, large de 1,78 m et haute de 1,46 m, la Giulietta affiche des dimensions généreuses et ses rondeurs prononcées s’inscrivent parfaitement dans la tradition des belles carrosseries italiennes. Raffinée jusqu’au bout des jantes, la Giulietta regorge de petits détails soignés qui font les grandes autos comme les nervures de son capot qui viennent mourir dans la calandre triangulaire, la ceinture de caisse qui souligne ses hanches ou encore l’arabesque que forment les diodes de ses feux arrière. Face aux très sérieuses productions françaises et allemandes, l’Alfa Giulietta mise tout sur son charme latin et on peut dire que c’est réussi.
Vie à bord
Réputées pour leur traitement approximatif des intérieurs, les marques italiennes et notamment Alfa ont consenti de gros efforts depuis quelques années dans ce domaine. La Giulietta en est un bel exemple avec une ambiance chaleureuse surtout lorsqu’on opte pour les selleries cuir rouge ou fauve. La qualité des matériaux est satisfaisante, l’ensemble est harmonieux et les commandes de la console centrale façon 8C apportent une petite touche rétro du plus bel effet. À noter que le Pack Sport ajoute de la sportivité à cet habitacle avec des inserts aluminium, une sellerie spécifique surpiquée de rouge et un volant alcantara.
Côté accueil, la Giulietta soigne le confort de ses occupants avec des assises bien dessinées et offrant un excellent maintien, un peu moins leur espace de vie surtout à l’arrière où les grands gabarits se sentiront à l’étroit. Le coffre lui se situe dans la moyenne avec un volume de 350 L.
Les équipements
Afin de concurrencer efficacement les marques allemandes habitués des listes d’options interminables, Alfa Romeo a opté pour des finitions bien équipées et des packs de personnalisation. Ainsi l’entrée de gamme Impulsive offre de série la climatisation bi-zone, le régulateur de vitesse, l’ordinateur de bord et l’autoradio CD MP3. La seconde finition Distinctive rajoute les capteurs de pluie et de luminosité, les antibrouillards, les radars de recul et le système Blue & Me. Enfin, la navigation et la sellerie cuir sont de série sur la finition Selective. Et histoire de rendre sa Giulietta un peu plus exclusive, deux Packs figurent au catalogue, Sport avec jupes latérales, suspensions sport, jantes alliage 17 pouces et finition intérieure spécifique, et Premium avec feux bi-xénon, sièges électriques et chauffants et Hi-Fi Bose.
Sous le capot
Comme nous le disons en introduction, la firme milanaise a fait le choix de moteurs exclusivement turbocompressés et tous dotés du Start & Stop. Au lancement, la Giulietta propose deux mécaniques essence : 1.4 Tjet 120 ch et 1.4 MultiAir 170 ch (photo ci-contre), et deux blocs diesel JTDm : 1.6 105 ch et 2.0 170 ch (photo ci-dessous). Un diesel 140 ch et une version Quadrifoglio Verde essence de 235 ch arriveront plus tard.
Pour ce galop d’essai, nous avons eu l’opportunité de prendre le volant des versions essence et diesel 170 ch. Musclés mais discrets, assistés d’une commande de boîte irréprochable, les deux blocs font quasiment jeu égal en matière de performances, le diesel prenant l’avantage dans les reprises avec ses 320 Nm de couple (230 Nm pour le MultiAir), l’essence misant sur son élasticité grâce à une plage d’utilisation plus étendue. D’un côté comme de l’autre, l’agrément est au rendez-vous même si notre préférence va à l’essence pour sa sonorité mélodieuse dans les tours, quoiqu’un peu étouffée. Au chapitre des consommations, nos deux compères ne boxent pas dans la même catégorie, un peu moins de 8,0 L/100 km pour le diesel et près de 11,0 L/100 km pour l’essence lors de notre essai.
Sur la route
Après une MiTo décevante en matière de mise au point châssis, Alfa était attendu au tournant avec sa Giulietta. Construite sur la nouvelle plate-forme modulaire du groupe Fiat, la Giulietta mise davantage sur le confort que sur l’efficacité pure et dure. Moins tendre qu’une Renault Mégane mais aussi moins affûté qu’une BMW Série 1, la Giulietta tente un compromis confort-efficacité intéressant. Le alfistes lui reprocheront son manque de tempérament même si le sélecteur DNA permet en mode Dynamic d’obtenir un comportement un peu plus piquant avec notamment une direction plus informative. Mais la Giulietta est lourde, plus de 1,3 tonne, et révèle une légère tendance au roulis. À un rythme soutenu, quelques mouvements de caisse parasites s’invitent au menu. On notera également la présence en série sur tous les modèles du différentiel électronique Q2 qui sur les versions 170 ch accomplit parfaitement sa tâche. La motricité est impériale, mais attendons de voir sa prestation avec les 235 ch de la Quadrifoglio Verde.
Plus dynamique que véritablement sportive, la Giulietta est sûre et à un rythme très élevé ses réactions sont toujours progressives et son freinage aussi puissant qu’inépuisable permet de reprendre la main en toute sérénité.
Bilan
Séduisante et bien élevée, la Giulietta succède avec brio à la 147. Son niveau d’équipement, ses motorisations performantes et son confort ne font plus d’elle une alternative exotique aux sérieuses productions françaises et allemandes, mais une réelle concurrente. Bien née, l’Italienne fait pourtant payer ses charmes : à partir de 21 500 EUR en essence et 23 750 EUR en diesel.