Alors que les ventes de modèles essence rattrapent celles des diesel, ces derniers ne représentaient plus que 57 % du marché en 2015 (73 % en 2012), les automobilistes sont de plus en plus nombreux à réfléchir sur la véritable utilité de rouler au carburant lourd. Faut-il encore acheter un diesel ? Pour les aider à répondre, prenons l’exemple de la nouvelle A4 que nous avons récemment essayée dans ses versions 2.0 TDI 190 ch et 2.0 TFSI 190 ch. Laquelle choisir ? Cette question n’a jamais été aussi pertinente.

L’ensemble évolue timidement mais la nouvelle A4 se veut plus nerveuse dans les détails. Elle est plus longue de 25 mm.
« Achète un diesel, ça consomme moins, ça marche mieux et ça se revend plus facilement ! » Qui n’a jamais entendu l’auto-proclamé spécialiste de l’automobile de son entourage déclarer fièrement cela à celui qui venait s’enquérir d’un conseil avisé ? A une certaine époque ce discours a pu constituer une forme de vérité, mais en 2016 impossible d’être aussi affirmatif.
Bataille de chiffres
Pour s’en convaincre, regardons dans un premier temps les chiffres. Nos deux moteurs présentent une fiche technique assez proche avec de chaque côté un 4 cylindres 2.0 L, un turbo, une puissance similaire de 190 ch et à peine 80 Nm de couple d’écart (TDI 400 Nm / TFSI 320 Nm).
De plus, dans leurs versions deux roues motrices et boîte Stronic 7 rapports, celles qui nous occupent aujourd’hui, le poids ne permet pas vraiment de les départager avec 65 kg de plus pour le diesel (1470 kg). Pas facile non plus de désigner un gagnant au chapitre performances : 210 km/h en pointe et 7’’7 au 0 à 100 km/h pour le TDI, 240 km/h et 7’’3 pour le TFSI.

Essayé dans sa version deux roues motrices, le 2.0 TDI 190 est également disponible avec la très rassurante transmission Quattro (+ 2300 €)
Les consommations permettront certainement d’obtenir un résultat. Il faut reconnaître ici un écart puisque le diesel est donné pour 4,0 L/100 km en cycle mixte contre 5,3 L/100 km pour l’essence. Dans la « vraie vie », l’écart ne se creuse pas vraiment, mais comptez plutôt une moyenne de 6,5 L pour le TDI et 8,0 L pour le TFSI. Moins de 2.0 L, voilà ce qui sépare au final ces deux versions, soit au prix de l’essence actuellement (en moyenne 1,25 € le litre de SP95) à peine 2,5 €/100 km.
L’argument économique et historique du diesel vacille car si l’essence se révèle plus coûteux en carburant d’environ 250 € par tranche de 10 000 km, son entretien est généralement moins onéreux et son prix d’achat est nettement inférieur. Facturée à partir de 40 600 € (finition Design), le 2.0 TFSI 190 Stronic7 est moins cher de 3200 € par rapport au 2.0 TDI 190 Stronic7 (finition Design).
Le plaisir d’essence
En passant de la calculette à la route, la confrontation entre nos deux A4 n’est pas plus simple et il faut prendre le temps d’apprécier les deux versions pour faire un choix. Munie du TDI 190 ch, la nouvelle A4 est une routière accomplie. Les accélérations sont vigoureuses et avec ses 400 Nm de couple les reprises sont musclées. Jamais à court d’arguments, ce diesel maitrise parfaitement son niveau sonore et ses vibrations. Et il s’accommode peut-être mieux des rétrogradages tardifs et des rapports très longs imposés par la boîte Stronic.
L’A4 TFSI 190 ch brille de son côté par son silence de fonctionnement et son velouté. Les kilomètres à son volant sont un réel plaisir et se font sans fatigue d’aucune sorte. Elle ne manque pas pour autant de caractère, ses montées en régimes sont toniques et accompagnées d’une sonorité discrète mais flatteuse, mais c’est sa disponibilité qui fait de cette mécanique une vraie réussite.
En effet, son couple maximal est obtenu sur une large plage (1450 à 4200 trs/min) et même après 4000 trs/min ce 2.0 L ultrasophistiqué (bi-injection + temps d’admission variable pour une meilleure combustion) en a encore sous la pédale. Séduisant !
Une A4 plus aboutie que jamais
Si ces deux motorisations sont aussi plaisantes, c’est parce que leur emballage demeure le mètre-étalon de la catégorie. Cette quatrième génération d’A4 a beau évoluer timidement sur la forme, ses prestations, le fond donc, sont clairement un ton au-dessus de sa devancière.
Cette dernière avait amélioré son confort, la nouvelle fait encore mieux et pas besoin de la suspension adaptative (option 1 190 €) pour s’en apercevoir. Elle apporte cependant un maintient supplémentaire, notamment en courbe, qui permet à la berline bavaroise d’être encore plus incisive. Et avec une centaine de kilos en moins sur la balance, elle gagne en agilité, se montre plus facile à inscrire en virage et encore plus prompte à en sortir.

L’ergonomie et la finition de l’A4 feront référence pendant longtemps. Dommage que l’écran ne soit pas rétractable.
Vous l’aurez compris, le plaisir de conduite est réel à son volant, d’autant que l’accueil frise le sans-faute. Nous terminerons là-dessus mais la nouvelle A4 parvient encore à progresser dans le raffinement. Tout y est beau, bien pensé, bien exécuté, et à défaut d’offrir un espace généreux (un de ses rares points faibles) elle brille par son excellence dans la finition et son côté techno. Plus accessible que le dernier Q7, l’A4 en reprend pourtant l’ensemble des technologies : virtual cockpit, feux Matrix Led, assistant de conduite en embouteillages, conduite prédictive (gestion autonome de l’accélérateur), assistant d’évitement de collision…la liste est longue et finit par revenir cher.