Après neuf ans de bons et loyaux services, le Q7, SUV amiral de la flotte Audi, cède sa place à une nouvelle génération. La recette est la même : de 5 à 7 places et une débauche de technologies pour briller sur la route et délecter ses passagers, mais aussi et surtout pour reprendre l’ascendant sur une concurrence toujours plus féroce.
Fiche Technique
Carrosserie | SUV |
Nombre de portes/places | 5 portes / 5 places |
Dimensions L/l/h en mm | 5052 / 1968 / 1741 |
Empattement en mm | 2994 |
Volume du coffre en L | 890 |
Poids à vide en kg | 1995 |
Type | V6 TDI |
Cylindrée en cm³ | 2967 |
Puissance en ch | 272 |
Couple en Nm | 600 |
Transmission | intégrale quattro |
Boîte | automatique 8 rapports |
Vitesse maxi en km/h | 234 |
0 à 100 km/h | 6''3 |
Conso cycle mixte en L/100 km | 5,7 |
Rejets CO2 en g/km | 149 |
Prix (à partir de) | 63 500 € (5 places) |
Energie | diesel |
Puissance fiscale en CV | 16 |
Bonus / Malus | malus 900 € |
Conservateur au risque d’en être banal. S’il fallait caractériser le style extérieur de ce nouveau Q7, c’est sans doute le type de formule lapidaire qui viendrait naturellement à tout le monde. Encore faut-il s’entendre sur ce qui fait sa banalité.
Plus nouveau qu’il n’y paraît
Dans l’univers Audi dont il reprend et affirme à l’échelle SUV les codes stylistiques, oui le Q7 est banal. Dans son univers concurrentiel, le Q7 ressemble avant tout à un Q7 et se distingue assez nettement de ses rivaux, d’apparences plus massives encore. Pourtant, l’énorme calandre single frame taillée en biseau ne semble rien faire pour affiner le bestiau.
En revanche, les feux à la signature lumineuse si caractéristique jouent quelque part un rôle amaigrissant. Lorsque certaines autos cherchent à paraître plus grosses qu’elles ne le sont, le Q7 jouerait plutôt la carte inverse. A la fin, dans des styles bien différents, c’est à la finesse des traits du nouveau Volvo XC90 qu’on le rapprocherait peut être le plus logiquement.
Construit sur la plateforme MLB du groupe Volkswagen, bien que très conservateur dans son style, le Q7 est bien entièrement nouveau. Pour preuve les jusqu’à 325 kilos gagnés sur la balance par rapport à la première génération. Plus anecdotique, le Q7 a été raccourci de près de 4 cm. Malgré cela, ne nous y trompons pas, c’est bien d’un véhicule de 5,05 mètres affichant ses deux tonnes sur la bascule dont on parle.

Le plus spectaculaire avec le nouveau Q7, ce n’est pas son design mais sa perte de poids, jusqu’à 325 kg
Techno-classique
On monte à bord du Q7 avec les yeux d’un enfant qui découvrirait sa nouvelle console de jeux. La surenchère technologique n’a d’égale que la qualité des matériaux, des assemblages et de la finition. Que l’on aime ou non le style de cet intérieur typiquement Audi, il est objectivement difficile d’en critiquer la réalisation.
Là encore, le constructeur bavarois a privilégié le conservatisme quand, sur son XC90, le suédois Volvo n’a pas hésité à revoir sa copie et à jouer la carte du design cher aux scandinaves pour présenter un intérieur aussi raffiné qu’inédit.
Sous les yeux du conducteur, l’instrumentation classique laisse la place au Virtual Cockpit inauguré sur le coupé TT et qu’Audi décline désormais sur chacune de ses nouveautés. Dans les définitions françaises du Q7, ce grand écran multifonctions est même de série.
Contact mis, le second écran surgit du centre de la planche de bord. Il permet de gérer la plupart des paramètres de l’auto, le système multimédia ou encore le GPS. Pour le contrôler, Audi reste fidèle à son système MMI qui mêle molette et pavé tactile. On ne saurait blâmer le constructeur d’avoir renoncé à apposer une dalle tactile sur son écran, ne serait-ce que parce que personne n’a encore trouvé la parade aux traces de doigt… En sus, il est également possible de le piloter à la voix.
La liste des équipements est évidemment longue comme les deux bras, surtout lorsqu’il s’agit de piocher dans le catalogue des options dont certaines apparaissent comme carrément indispensables, sinon forcées. C’est le cas du système audio, dont la médiocrité du modèle de série est carrément une honte faite au reste du véhicule. L’utilisateur préfèrera choisir le modèle signé Bose (1400 €), ou mieux encore, le très sélectif Bang & Olufsen, à 7450 € (!).
La vie à bord du Q7 se conçoit comme dans celle d’une berline de luxe. S’il n’y avait le hayon permettant d’accéder à un coffre au volume supérieur à 800 L et la troisième rangée de sièges repliable électriquement (option à 1700 €), on pourrait se sentir comme dans une A8. Le confort et l’insonorisation sont en effet dignes des meilleures routières. A peine entend-on le feulement du V6 et la route paraît toujours très lisse tant ses suspensions filtrent parfaitement les irrégularités.
Pas encore une ballerine mais…
La sensation d’être à bord d’une berline se retrouve étonnamment au volant. Malgré sa masse et son volume, le Q7 est doué d’une certaine agilité, sinon d’une agilité certaine. Surtout lorsqu’il est équipé des quatre roues directrices qui lui permettent d’améliorer la maniabilité et la stabilité en virage à haute vitesse, et lui offrent un rayon de braquage de compacte en ville.
Si le Q7 n’est pas un véhicule sportif, hausser l’allure ne lui fait pas peur. Néanmoins, les multiples assistances à la conduite qu’il propose (la plupart en option) vont plutôt dans le sens d’une conduite apaisée. C’est par exemple le cas du régulateur adaptatif qui, en plus de réguler la vitesse en fonction de la présence ou non de véhicule en amont, sait déformais anticiper les limitations de vitesse et adapter l’allure en fonction de celles-ci, mais également du relief et du profil de la route.
Quittez une route départementale pour arriver en ville et l’électronique gèrera les gaz pour que, au panneau 50, le véhicule soit effectivement à 50 km/h sans que pour autant vous n’ayez jamais l’impression que quelqu’un monte sur les freins. Des freins et un volant dont le conducteur doit cependant toujours rester maître, et c’est heureux. Plus anecdotique mais ô combien bluffant, nous avons été enthousiasmé par l’assistant au parking (option) capable de gérer tout seul les manœuvres avec n’importe quel type d’attelage.
Pour entrainer ce gros SUV, pas question de proposer des versions édulcorées à deux roues motrices. Le Q7 n’est disponible qu’avec sa transmission intégrale quattro et une boîte automatique à 8 rapports.
Jusqu’à l’arrivée d’un modèle hybride rechargeable (V6 diesel + électrique) l’an prochain, seules deux motorisations figurent au catalogue. Il s’agit d’un 3.0 L V6 TDI de 272 ch et d’un 3.0 V6 TFSI (essence) de 333 ch.
Notez que le bloc diesel sera prochainement proposé en version dégonflée à 218 chevaux. Exit, donc, les moteurs V8 et a fortiori W12. Mais là où certains jouent la carte du downsizing à tout prix (tel Volvo et ses 4 cylindres sur le XC90), Audi préfère parler de rightsizing (qu’on pourrait traduire par ce qu’il faut là où il faut) et de travailler sur l’optimisation des consommations.
De fait, même si elle reste toute théorique, la consommation revendiquée par notre modèle d’essai n’est que de 5,7 litres, soit 149 grammes de CO2 et un malus « supportable » de 900 €. En conduite réelle, il faut plutôt tabler sur 8 à 10 litres de moyenne, ce qui n’est de toute façon pas si mal compte tenu des prestations de l’engin. L’agrément est excellent, le Q7 n’apparaît jamais à la peine que ce soit pour filer à grande vitesse sur autoroute ou pour relancer en sortie d’épingle.

L’agilité du nouveau Q7 démontre qu’une carrure imposante n’est plus incompatible avec une grande efficacité sur la route