Deux ans après une sauvage et très exclusive A1 Quattro, Audi se penche à nouveau sur le berceau de sa citadine en lui offrant une déclinaison S1. Si les fondamentaux du label S sont présents (transmission intégrale, polyvalence, sportivité discrète), la S1 s’impose pourtant comme le modèle le plus redoutable de sa catégorie grâce à ses 231 ch et un bagage technologique impressionnant. Une petite bombe au caractère bien trempé que nous avons essayé sur les routes de Corse du Sud.
Fiche Technique
Carrosserie | citadine |
Nombre de portes/places | 3 portes / 4 places |
Dimensions L/l/h en mm | 3975 / 1740 / 1417 |
Empattement en mm | 2469 |
Volume du coffre en L | 210 |
Poids à vide en kg | 1390 |
Type | 4 cylindres turbo |
Cylindrée en cm³ | 1984 |
Puissance en ch | 231 |
Couple en Nm | 370 |
Transmission | Quattro |
Boîte | manuelle 6 rapports |
Vitesse maxi en km/h | 250 |
0 à 100 km/h | 5"8 |
Conso cycle mixte en L/100 km | 7,2 |
Rejets CO2 en g/km | 166 |
Prix (à partir de) | 34 300 € |
Energie | essence |
Puissance fiscale en CV | 14 |
Bonus / Malus | Malus 2200€ |
Bluffés mais éprouvés par l’A1 Quattro, nous attendions beaucoup de la S1 censée être plus policée dans son comportement, et plus accessible car moins onéreuse et produite en grande série. Rappelons que l’A1 Quattro c’était 256 ch, 333 exemplaires et 51 190 € !
Presque 20 000 € moins chère, la nouvelle S1 – à ne pas confondre avec la terreur des rallyes des années 80 – annonce des chiffres proches et toujours cette transmission intégrale unique sur ce segment.
En effet, les citadines sportives ne manquent pas sur le marché, certaines offrent d’ailleurs des niveaux de performance et d’efficacité très intéressants, mais aucune ne peut compter sur plus de deux roues motrices et côté puissance on est loin du compte. Une Mini John Cooper Works culmine à 211 ch, la série limitée VW Polo R WRC à 220 ch et le trio français Renault Clio RS/ Citroën DS3 R Cabrio / Peugeot 208 GTi évolue autour des 200 ch.
Premier contact – Une sportivité suggérée
Comme toujours avec les Audi griffées S – rappelons que presque toute la gamme est concernée, de l’A1 donc à la limousine A8 en passant par le SUV Q5 – le sport se veut discret. Certains reprocheront peut-être à cette S1 d’être trop proche d’un modèle pourvu du Pack S line, et justement pas assez de ressemblances avec la bestiale A1 Quattro. Tout comme cette dernière elle profite cependant d’un regard unique avec un travail sur l’intérieur des projecteurs qui lui est propre.
Mais avec ses quatre sorties d’échappement, son bouclier et ses jantes 18 pouces spécifiques, la S1 affirme son caractère sans pour autant verser dans la surenchère. Il est toutefois possible de lui offrir un look plus « racing » grâce au pack extérieur Quattro facturé 875 €. Ce dernier comprend des paupières de phares et des étriers de freins rouges, un aileron de toit plus imposant et des inscriptions latérales « quattro ».
Pour rappel, la S1 laisse le choix entre les deux carrosseries de la gamme, 3 portes ou 5 portes Sportabck dont l’accessibilité et la garde au toit aux places arrière justifient pleinement une rallonge de 700 €.
A l’intérieur, difficile de faire plus sobre que cette S1. Les modifications sont mineures par rapport à un modèle standard, on citera seulement des sièges sport recouverts d’une sellerie cuir/tissu spécifique surpiquée de rouge, un volant à méplat et un pédalier inox. Deux détails permettent de la reconnaître à coup sûr, les seuils de portes aluminium siglés S1 et le badge quattro sur la planche de bord.
Là encore, un pack intérieur permet de rendre l’ambiance plus sportive. Contre 1 950 €, il rajoute notamment des sièges baquets à coque de couleur et une très belle sellerie cuir Nappa.
Soulignons enfin que la bombinette aux anneaux se situe un cran au-dessus de ses concurrentes en matière de présentation. Tradition maison oblige, les ajustements, le choix des matériaux, l’agencement général et la position de conduite ont fait l’objet du plus grand soin.
Les finitions et leurs principaux équipements
Pour sa nouvelle sportive d’entrée de gamme, Audi a privilégié en France une version unique richement équipée. La dotation de série comprend notamment la climatisation bi-zone, le régulateur de vitesse, les radars AV & AR, le système multimédia avec GPS, l’accès et démarrage sans clé, les projecteurs xénon, les feux arrière à Leds et un système de tracking contre le vol.
Sur la route – Elle domine les débats
Sur le papier, la S1 remportait déjà le match. Après deux jours à son volant sur les routes de Corse elle confirme son statut de nouvelle référence.
Premier objet de satisfaction, son bloc 2.0 L TFSI à double injection (directe et indirecte) qui semble inépuisable. Officiant sous le capot de la S3 dans une version 300 ch, ce quatre cylindres turbo fait preuve d’un sacré tempérament et offre à la S1 des accélérations démoniaques. Cette dernière ne se fait d’ailleurs pas prier pour avaler les virages de l’Île de Beauté à un rythme digne de la catégorie supérieure. Les performances annoncées confirment nos impressions puisqu’elle pointe à 250 km/h et signe le 0 à 100 km/h en 5 »8. Pour info, l’A1 Quattro revendiquait 5 »7 et la Mini JCW ne fait pas mieux que 6 »5.
Jamais à cours d’arguments grâce à une boîte manuelle 6 rapports bien étagée et à la commande impeccable, mais surtout grâce à un couple conséquent de 370 Nm disponible dès 1 600 trs/min, la S1 impressionne par ses relances. Avec elle, il est possible de rentrer en 3ème dans une épingle et d’en ressortir en un éclair sur le même rapport. C’est davantage concentré sur le volant que sur le levier de vitesses qu’on apprécie sa sonorité rauque (amplifiée par un système de sonorisation au niveau de la baie de pare-brise) et sa volonté à accrocher les 6 000 trs/min.
Mais les amateurs du genre savent qu’un moteur plein comme un œuf ne sert à rien si le châssis ne suit pas. Avec la S1 aucune inquiétude, là encore la petite sportive Audi toise la concurrence.
Le niveau d’efficacité amené par le système quattro, qui rappelons-le gère la motricité roue par roue, est tout simplement inédit sur le segment. Le train avant ne semble jamais subir la fougue du moteur (aucune remontée de couple dans le volant) et peu importe la qualité du bitume, l’angle du virage ou encore le taux d’humidité de la chaussée, le pouvoir directionnel est toujours optimal.
On retrouve dans la S1 la vivacité surprenante de l’A1 Quattro, conséquence directe du cocktail empattement court et système quattro. Et cette impression que plus la vitesse d’entrée en courbe est importante plus la voiture va chercher la corde, sans le moindre sous-virage, fait de la S1 l’une des Audi sportives les plus excitantes à conduire.
Bien entendu le quattro ne fait pas tout, l’ensemble des liaisons au sol de la S1 est spécifique, comme le train arrière multibras, la nouvelle direction électromécanique, le freinage renforcé et surtout la suspension pilotée, développée en collaboration avec le spécialiste Bilstein. Réglable via le Drive Select, qui joue également selon 3 modes (Efficiency, Auto, Dynamic) sur l’assistance de direction, la réponse à l’accélérateur et la sonorité du moteur, les amortisseurs proposent deux positions suivant l’humeur du conducteur. La première préserve le confort et confirme la polyvalence de la S1 dont l’utilisation au quotidien est parfaitement envisageable. La seconde, plus virile, met l’accent sur le maintien de la caisse sans pour autant rendre l’auto brutale.
Terminons par un mot sur les consommations : de l’ordre de 8.0 L/100 km en conduite apaisée (7.0 L/100 km en cycle mixte selon le constructeur) et oscillant entre 13 L et 14 L/100 km en conduite sportive.