Loin de la présentation presse, où le discours marketing efficace de la marque et l’excitation provoquée par la découverte de la nouveauté peuvent parfois fausser le jugement, nous avons souhaité reprendre le volant du Dacia Duster. Considéré par une bonne partie de la profession comme « la voiture de l’année », le crossover roumain revient sur Webcarnews dans sa version diesel la plus modeste, dCi 85 ch. C’est parti pour un millier de kilomètres à son bord.
« Alors, vous en êtes content ? », « C’est celui-là le 4×4 à 12 000 EUR ? », « Il est plus joli qu’une Logan ! », en quatre jours d’essai nous ne comptons plus les automobilistes qui nous ont interpellé au feu rouge pour en savoir un peu plus sur le nouveau phénomène de Dacia. En effet, le Duster interpelle tout d’abord par son look. Plus séduisant que ses soeurs Logan et Sandero, le Duster affiche une véritable personnalité et sa bouille joviale le rend très sympathique. On notera aussi les compliments faits à la teinte brun acajou très tendance de notre modèle d’essai. En tout cas, nous avons pour la première fois ressenti une certaine fierté au volant d’une Dacia.
Si le public est enthousiaste à la vue de l’emballage extérieur, il devient plus critique en s’attardant sur l’ambiance intérieure. Il est vrai que l’habitacle du Duster ne respire pas la franche gaîté et les habillages employés ne semblent pas d’une qualité à toute épreuve. Pourtant l’essentiel est là, notre version Lauréate dispose en série de la climatisation manuelle, des vitres AV et des rétroviseurs électriques et de l’ordinateur de bord. Comptez 290 EUR pour rajouter l’autoradio et 150 EUR de plus pour les vitres AR électriques.
Ce qu’il ya de bien avec le Duster c’est qu’on ne se perd pas dans les boutons, tout est bien à sa place, et le coup des commandes regroupées sur la console centrale pour économiser quelques euros ce n’est pas si idiot. Et puis que voulez-vous, compte tenu des tarifs pratiqués il ne faut pas s’attendre à la finition d’une Audi, d’autant que le Duster se rattrape sur l’accueil. Non pas que les assises soient d’un maintien et d’un confort exceptionnels mais l’espace est au rendez-vous, même à l’arrière où deux adultes se sentiront à l’aise. Côté rangement et modularité, le Duster n’est pas très bien loti mais il compense par un volume de coffre intéressant de 475 L. le cache-bagages lui affiche un aspect toujours aussi médiocre.
Quelle polyvalence!
Autoroutes, départementales, un peu de chemins, nous n’avons rien épargné au Duster pour ce deuxième galop d’essai. Animé par le petit 1.5 dCi, notre Duster affiche des valeurs modestes, 85 ch et 200 Nm de couple. Comme on pouvait s’en douter, les accélérations et les reprises ne sont pas miraculeuses et ce malgré un fardeau raisonnable de 1 180 kg. Vaillant mais bruyant dans les tours, assisté d’une boîte à l’étagement un peu long et à la commande peu précise, le dCi 85 invite à une conduite coulée et cela tombe bien puisque ses consommations sont contenues, 6,0 L/100 km en moyenne durant notre essai. Sur autoroute, il se maintient sans mal à une vitesse de croisière de 140 km/h mais il faut composer avec une insonorisation perfectible. Sur le réseau secondaire, son manque de coffre oblige à jouer de la boîte et les dépassements doivent être prévus à l’avance.
Côté comportement, on retrouve la vivacité qui nous avait tant séduit lors de notre première rencontre. Peu chargé sur le train avant, stable sur ses appuis, le Duster accepte sans broncher les enchaînements de virages à vitesse élevée. Bien servi par une direction neutre et un amortissement ferme juste ce qu’il faut, le Duster convainc une nouvelle fois par ses qualités dynamiques. Le freinage lui est à la hauteur même s’il manque d’un peu de mordant.
Enfin hors des sentiers battus, même en version deux roues motrices, le baroudeur Dacia est étonnant d’efficacité. Son gabarit compact, son agilité et sa garde au sol supérieure à 20 cm lui permettent de s’aventurer sur des terrains d’habitude réservés aux vrais 4×4. Et puis il faut bien le reconnaître, on a beaucoup moins de scrupules à tenter l’expérience du tout-terrain avec le Duster qu’avec un véhicule de 40 000 EUR voire 50 000 EUR.
Réussi esthétiquement, logeable et pas cher, 15 100 EUR pour notre version dCi 85 Lauréate, le Duster transforme l’essai grâce notamment à ses excellentes prestations routières. Reste qu’avec 85 ch sous le capot l’agrément est limité même si les consommations sont raisonnables. Après quatre jours à son volant, nous renouvelons notre jugement: le Duster est définitivement une bonne affaire.