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Ligne originale et agressive, tarifs attractifs, la Avenger est fidèle aux préceptes de la marque. Quatrième modèle de la gamme, elle est la première berline de la firme au bélier à fouler le bitume européen. Dans un segment des berlines où ne règne pas une franche gaieté, l’originalité et l’exotisme de l’Avenger risquent de faire mouche.
Après la Chrysler sur les marchés hors Amérique du Nord d’ici fin 2009. Si la catégorie des berlines est très concurrentielle, elle est aussi très conservatrice et laisse peu de place à l’originalité. C’est pourquoi notre américaine ne passe pas inaperçue et fait tourner les têtes.
Grand méchant look
Regard menaçant, calandre en croix chromée typiquement Dodge, l’Avenger en impose. Ses boucliers enveloppants, sa ceinture de caisse haute et ses faibles surfaces vitrées lui confèrent une allure plutôt sportive. Ses larges épaules notamment à l’arrière lui donnent des airs de Charger, sa grande sœur à moteur V8 non importée en France. La teinte rouge « inferno red » de notre modèle d’essai et les jantes 18 pouces (Pack Sport) rajoutent à cette impression de sportivité. Longue de plus de 4,80 m et large de plus de 1,80 m, l’Avenger se situe dans la moyenne haute de la catégorie. Des dimensions généreuses qui servent le sentiment de puissance qui se dégage de cette auto à la forte personnalité.
Des progrès à faire
L’intérieur est lui moins original que la carrosserie et la qualité des matériaux laisse à désirer. Plastiques durs à tous les étages, détails de finition approximatifs, l’Avenger est loin des standards européens. Il est vrai qu’à 22 900 €, prix d’appel en finition SE, il est difficile d’avoir la finition d’une Audi par exemple. L’habitacle est toutefois lumineux, la planche de bord agréable à l’œil et l’agencement des commandes est intuitif. Détail typiquement américain, la boîte à gants réfrigérée qui peut accueillir trois canettes. Le système multimédia (Pack Techno) de notre modèle d’essai combinant GPS à écran tactile et équipement audio Boston s’est montré facile à utiliser et d’une grande qualité.
Côté confort, le réglage électrique du siège conducteur (finition SXT) et le volant réglable permettent de trouver une position de conduite idéale. À l’arrière, deux adultes peuvent s’y installer confortablement. L’espace pour les jambes et la garde au toit ne sont pas un problème pour les grands. L’Avenger est bien équipée, surtout en version SXT. Plus chère de 3 000 € par rapport à la version SE, elle permet de bénéficier en plus d’une sellerie cuir, d’une climatisation automatique, d’un ordinateur de bord complet et de l’affichage en temps réel de la pression des pneus.
Bien née
L’Avenger partage son châssis avec sa cousine la Chrysler Sebring. Techniquement elle fait appel à des solutions simples et éprouvées, suspensions indépendantes de type Mc Pherson à l’avant et multibras à l’arrière. Sur la route cela se traduit par un comportement sain et sécurisant. On peu toutefois reprocher une certaine mollesse aux suspensions. Un défaut classique chez les américaines. Côté sécurité, l’ABS, l’ESP et l’aide au freinage d’urgence (BAS) veillent au grain. En outre l’Avenger dispose d’une direction assez précise mais un peu lourde à basse vitesse, la faute sûrement aux pneus de 18 pouces. Le freinage est lui au dessus de tout soupçon.
Contrairement à bon nombre de ses compatriotes, l’Avenger arrive en Europe avec un moteur diesel, c’est d’ailleurs la seule motorisation disponible. Une démarche logique qui lui évitera sûrement la confidentialité d’autant que son bloc quatre cylindres 2,0 litres baptisé CRD est d’origine Volkswagen, un gage de sérieux. Avec ses 140 ch, ce moteur est volontaire et n’a pas de mal à mener les 1560 kg de l’auto. Les reprises sont franches et la boîte de vitesses manuelle à 6 rapports participe à l’agrément. Néanmoins 20 ch supplémentaires n’auraient pas été superflues et auraient sûrement permis d’abaisser le niveau sonore du moteur fatiguant à la longue.
En résumé, la Dodge Avenger est une voiture agréable à vivre tant par son confort que par ses prestations routières. Son look décalé et ses tarifs agressifs, 25 900 € en version toutes options, feront sûrement oublier sa finition en retrait par rapport aux productions européennes et son moteur bruyant. Dodge est une marque fraîchement débarquée qui part tout de même de moins loin que les marques coréennes il y a dix ans. Compte tenu des progrès réalisés par ces dernières, le bélier ne mettra sûrement pas longtemps à rattraper son retard. Encore un petit effort !