Il y a des essais qui marquent dans une carrière d’essayeur. Et je n’ai pas honte de dire que celui de la Panda 4×4 III dans les Vosges en 2013 est encore l’un de mes préférés, car rares sont les voitures aussi efficaces et amusantes sous la neige. Alors à l’idée de rallier les Pyrénées au volant de la 500X 4×4, la bonne humeur me gagnait. Mais le mignon crossover italien mérite-t-il sa première étoile ? Verdict.
Fiche Technique
Carrosserie | crossover citadin |
Nombre de portes/places | 5 portes / 5 places |
Dimensions L/l/h en mm | 4273 / 1796 / 1620 |
Empattement en mm | 2570 |
Volume du coffre en L | 350 |
Poids à vide en kg | 1495 |
Type | 4 cylindres turbo |
Cylindrée en cm³ | 1956 |
Puissance en ch | 140 |
Couple en Nm | 350 |
Transmission | intégrale |
Boîte | automatique 9 rapports |
Vitesse maxi en km/h | 190 |
0 à 100 km/h | 9''8 |
Conso cycle mixte en L/100 km | 5,5 |
Rejets CO2 en g/km | 144 |
Prix (à partir de) | 27 990 € |
Energie | diesel |
Puissance fiscale en CV | 8 |
Bonus / Malus | malus 500 € |

Dans cette version 4×4, la 500X est d’office proposée en finition Cross ou Cross+ avec des attributs typés SUV
La nouvelle coqueluche des montagnes ?
Très franchement, même un an après sa sortie, je pensais frimer avec ma 500X vêtue pour l’occasion de sa panoplie d’aventurière (jantes spécifiques, boucliers et protections de carrosserie typés off-road) propre aux finitions Cross et Cross+. Je pensais devoir détailler le pédigrée de la bête – 4,27 m quand même et 1,5 tonne sur la balance – à des locaux surpris de voir une « 500 » avec une garde au sol de 18 cm et surtout quatre roues motrices.
Sauf que contrairement aux légendes, les Panda 4×4 de première génération et les Lada Niva se font rares dans les régions de montagne, ils ont été remplacés par des Dacia Duster, Toyota Rav4…et la 500X dont les nombreux exemplaires croisés confirment que le succès est déjà au rendez-vous.

Plus séduisante que le Jeep Renegade dont elle dérive, la 500X n’en aime pas moins les conditions difficiles
Les gens d’altitude auraient-ils trouvé dans le petit baroudeur de Turin d’autres aptitudes que son look ravageur et son accueil de qualité ? A ce propos saluons une nouvelle fois l’habitabilité satisfaisante de la 500X, parmi les meilleures du segment, et la présentation sérieuse de son intérieur avec des matériaux rassurants et des assises davantage dignes d’une compacte que de la citadine dont elle est censée dériver.
En effet, la 500X présente plus de points communs avec le Jeep Renegade qu’avec la craquante 500 qui lui prête son nom. Châssis, transmission 4×4, boîte automatique 9 rapports, tout provient du crossover « américain ».

Austère dans cette finition Cross+, l’intérieur est bien conçu avec une finition sérieuse et uen bonne position de conduite
Impressions de conduite : difficiles compromis
Avant de confronter cette 500X à des conditions difficiles, voyons déjà de quoi elle capable en utilisation normale. Ville, autoroute, cols de montagne, chemins roulants, rien ne lui a été épargné et son bilan est disons-le assez mitigé.
Tout d’abord, son 2.0 diesel MultiJet 140 ch (seul moteur disponible en 4×4) se fait trop présent à l’oreille. Malgré une belle vivacité et des reprises toniques, et du coup un agrément convaincant même sur un tracé à fort relief, il se révèle fatiguant. Deux raisons à cela : une insonorisation peut-être un peu en-deçà et une boîte AT9, très douce au demeurant, qui a tendance à tirer sur les rapports et donc à autoriser des hauts régimes inutiles. Signalons par ailleurs la présence d’un start & stop parfois hésitant.

La motorisation diesel 140 ch de la 500X 4×4 est certes très volontaire mais son niveau sonore peut déranger.
Deuxième sujet qui mérite que l’on s’y attarde, le comportement routier de la 500X avec là encore un sentiment partagé. Que ceux pour qui le confort est l’élément déclencheur de l’achat passent leur chemin. Que ceux en revanche qui sont à la recherche d’une voiture dynamique, virant quasiment à plat, tendent l’oreille.
En effet, le petit 4×4 transalpin est muni d’un amortissement ferme, voire rigide, qui lui offre une belle tenue en courbe et une vivacité dont tous ses concurrents ne peuvent se prévaloir. Le revers de la médaille, vous l’aurez compris, c’est une gestion souvent très sèche des défauts de la route. Sur ce terrain, un Peugeot 2008 ou même un Mazda CX-3 font preuve d’un meilleur compromis.
Dommage par ailleurs qu’avec son gros 2.0 L et ses quatre roues motrices la 500X n’ait pas plus surveillé son poids. Elle y aurait encore gagné en dynamisme, aurait vu ses consommations baisser (7,8 L/100 km en moyenne pendant l’essai) et aurait certainement pu profiter, au bénéfice du confort, de réglages différents de ses amortisseurs.

En raison d’un poids plus élevé, la 500X n’est pas aussi agile que la Panda 4×4. Elle reste pourtant très à l’aise sur la neige
Des kilos en moins, cela lui aurait été bien utile sur la neige. Ici la 500X est à l’aise mais elle ne danse pas comme la Panda 4×4. Elle demande davantage d’anticipation et on ne peut pas la « jeter » en virage comme sa petit sœur, bien aidée par son poids plume et son empattement court.
Malgré tout la « grosse » 500 est rassurante et sa transmission agit en toute transparence. En mode Auto, elle entraine les roues avant par défaut et reconnecte l’essieu arrière en cas de perte d’adhérence. Parfaitement secondée par des pneus hiver de marque Goodyear, indispensables même avec une intégrale pour garantir une bonne motricité, un pouvoir directionnel suffisant ainsi que du frein, notre 500X s’est jouée avec facilité d’un col à 9 %, recouvert d’une bonne couche de neige verglacée doublée d’une dizaine de centimètres de poudreuse.