C’est le concurrent le plus sérieux du Renault Espace 5. Le Ford S-Max avait compris bien avant son rival au losange qu’en plus de l’habitabilité et de la modularité, un grand monospace se devait d’offrir un petit supplément d’âme pour survivre. Son truc à lui c’est la sportivité. Mais tout comme on a douté que l’Espace pouvait se muer en SUV, le S-Max peut-il vraiment afficher un dynamisme à priori incompatible avec son physique ? Réponse avec une deuxième génération très en forme.
Fiche Technique
Carrosserie | monospace |
Nombre de portes/places | 5 portes / 7 places |
Dimensions L/l/h en mm | 4796 / 1916 / 1658 |
Empattement en mm | 2845 |
Volume du coffre en L | 700 |
Poids à vide en kg | 1733 |
Type | 4 cylindres turbo |
Cylindrée en cm³ | 1997 |
Puissance en ch | 150 |
Couple en Nm | 350 |
Transmission | traction |
Boîte | automatique 6 rapports |
Vitesse maxi en km/h | 196 |
0 à 100 km/h | 12''1 |
Conso cycle mixte en L/100 km | 5,4 |
Rejets CO2 en g/km | 139 |
Prix (à partir de) | 37 100 € (finition Trend) |
Energie | diesel |
Puissance fiscale en CV | 8 |
Bonus / Malus | malus 250 € |
Déjà très impacté par le succès des monospaces compacts, le segment des grands monospaces a beaucoup souffert aussi de la vague des SUV/crossovers. En effet, certains gros SUV affichent des prétentions familiales équivalentes et font valoir une plastique plus séduisante. Malgré tout, ces derniers ne sont pas toujours plus à l’aise sur la route et marquent souvent le pas côté praticité.
Et puis ceux qui ont déjà voyagé à plusieurs dans ce genre de véhicule le savent, il existe un vrai esprit grand monospace. Un esprit perpétué par le S-Max et qui a fait son succès depuis son lancement en 2006 avec plus de 400 000 unités en Europe.
Fier d’être un monospace

Sur cette vue on remarque bien le museau typée berline du S-Max et qui ressemble beaucoup à celui de la dernière Mondeo.
Autre clé du succès du Ford S-Max, le style, avec dès la première génération une farouche volonté de sortir du lot, et ce malgré une architecture mono-volume difficile à concilier avec un quelconque dynamisme. La deuxième mouture a beau avoir été redessinée complètement, elle conserve l’essentiel : une silhouette plongeante vers l’avant, un museau de berline très proche de la dernière Mondeo qui lui offre au passage sa calandre « Aston Martin », ainsi que des épaulements marqués.
Et puis il y a ce gabarit plus que respectable – 4,80 m en longueur (+3 cm) pour 1,91 m en largeur – qui fait du S-Max un véhicule qui en impose et qui ne cherche pas à cacher son identité de monospace mais plutôt à la valoriser.

Contrairement à l’Espace qui se grime en SUV, le S-Max ne cherche pas à cacher son identité de monospace mais cherche plutôt à la valoriser.
A l’intérieur en revanche, on est bien dans un monospace avec de larges surfaces vitrées, de nombreux rangements et un coffre pensé pour les déménagements : de 700 L sous cache-bagages avec 5 sièges en place à plus de 2000 L en exploitant tout le volume intérieur avec 2 sièges en place.
A noter que les rangées 2 et 3 s’escamotent très facilement depuis une commande à l’entrée du coffre et libèrent un plancher plat. Une fois les sièges 6 et 7 dépliés, au demeurant faciles d’accès et acceptables pour des adultes, le volume tombe à 285 L. Les passagers les mieux lotis seront ceux du rang 2 avec trois assises individuels et un espace très confortable à tous les niveaux.
Ceux installés à l’avant pourront contempler un mobilier entièrement repensé pour une qualité perçue en nette hausse. Malgré quelques matériaux encore un peu douteux, l’ensemble est de belle facture et offre une lecture simple.
Dommage que l’ergonomie souffle le chaud et le froid : les commandes qui ont quitté la console centrale semblent avoir toutes atterries sur le volant, le système multimédia présente une interface bien pensée mais elle est lente à s’exécuter, la très belle instrumentation (moitié analogique, moitié numérique) se montre difficile à appréhender tant les menus de l’ordinateur de bord sont complexes.
Et l’équipement pléthorique de notre haut gamme Titanium ne facilite pas les choses : régulateur de vitesse et éclairage adaptatifs, surveillance des angles morts, lecture des panneaux, freinage automatique d’urgence, parking mains libres, aide au maintien dans la voie.

L’accueil est soigné, la finition d’un bon niveau, mais l’accès à certaines fonctionnalités est trop complexe
TDCi 150 et boîte double embrayage : le bon accord
Le moins que l’on puisse dire c’est que l’offre moteur du S-Max II a fière allure. Avec rien à moins de 120 ch, un haut de gamme essence propulsé par un 2.0 turbo de 240 ch et quatre variantes du 2.0 L diesel (jusqu’à 210 ch disponibles), le S-Max n’a rien à envier à certaines berlines réputées.
Pour cet essai nous avons fait le choix du cœur de gamme diesel 150 ch, associé ici à la boîte double embrayage PowerShift 6 rapports. Une version à boîte manuelle est disponible et elle peut recevoir une transmission intégrale ce qui n’est pas si courant sur ce segment.

Discret mais efficace, le diesel TDCi 150 ch se marie parfaitement à la boîte automatique et à l’esprit familial du S-Max
Suffisant mais nécessaire pour mouvoir les 1,7 tonnes de l’engin, le TDCi 150 fait le job sans vraiment briller mais sans non plus afficher de réelles fausses notes. Assez souple à bas régimes et volontaire dans les tours, il sait contenir sa voix et ses vibrations. Surtout, il supporte très bien l’association avec la boîte PowerShift, cette dernière étant très douce et transparente dans ses passages de rapports. Les consommations, elles, s’établissent entre 8,0 L et 8,5 L/100 km.
Cet ensemble moteur-boîte participe en tout cas au confort de conduite délivré par le S-Max, un confort que l’on ressent aussi à chaque instant grâce à une suspension pilotée (2 000 € avec le Pack Ultimate qui comprend de nombreuses aides électroniques) parfaitement calibrée. Non seulement cette dernière isole les passagers des défauts de la route avec un certain brio, mais en plus elle permet à ce « beau bébé » d’afficher une agilité assez surprenante.

Le confort offert par le S-Max est excellent sans pour autant pénaliser l’agilité. Nous sommes face à un monospace à conduire.
Bien sûr son poids et ses dimensions ne lui permettent pas de défier les lois de la physique, la prise de roulis et les mouvements de caisse sont supérieurs à ceux d’une berline par exemple, mais le S-Max n’oblige pas à anticiper en permanence comme la plupart de ses rivaux ou même à corriger systématiquement la trajectoire. A ce propos, le train avant se montre étonnant de légèreté, ce qui permet un bon ressenti dans le volant mais laisse la possibilité parfois au moteur de le bousculer au moment d’envoyer le couple.
Pour finir sur une comparaison avec l’Espace 5, plus onéreux que le modèle à l’ovale bleu, nous dirons que le comportement du S-Max se révèle plus homogène grâce à un meilleur compromis de l’amortissement. Le monospace tricolore remporte cependant le match de l’efficacité grâce à son excellent système à quatre roues directrices.
(images constructeur)