Qui se souvient de la première génération de la Toyota Prius est l’hybride la moins chère du marché avec un prix d’appel à 17 990 EUR, bonus de 2 000 EUR déduit. Alors à moins de 20 000 EUR qu’est-on en droit d’attendre de cette Japonaise éco-responsable ? Réponse en essai.
« C’est la nouvelle Prius ? », nous demande un automobiliste à la pompe. « Non monsieur, c’est la Honda Insight ! » Et c’est vrai que vue de l’arrière, elle ressemble à sa compatriote et principale concurrente cette Insight. La face avant est elle plus dans le style Honda avec un regard agressif et un bouclier travaillé qui lui confère son caractère. Longue de 4,40 m et haute de seulement 1,42 m, elle arbore une silhouette particulièrement fine. En tout cas, hormis à la Toyota Prius, l’Insight ne ressemble à aucune autre auto et c’est sûrement ce que recherche la clientèle de l’hybride, se démarquer des autres usagers plus polluants.
À l’intérieur, on retrouve la patte Honda, la planche de bord est originale avec un combiné d’instrumentation à double niveau de lecture et des commandes de climatisation déportées vers le conducteur. L’ergonomie est soignée, la finition un peu moins et les plastiques déçoivent. Dommage car la sellerie en tissu bleu, le volant et le pommeau gainés de cuir surpiqué de bleu apportent un certain cachet à cet habitacle. Autre bon point, profitant de son gabarit généreux, l’Insight accueille confortablement quatre adultes et leurs bagages grâce à un coffre de 408 L.
Côté équipements, l’Insight en donne pour son argent, notre version d’essai – Executive – disposant de la climatisation régulée de l’autoradio CD MP3 avec prise auxiliaire et commande au volant, du régulateur de vitesse, du pré équipement Bluetooth et des feux et essuie-glaces automatiques.
Pieds lourds, passez votre chemin
Animée par la technologie hybride IMA, l’Insight est dotée d’un petit quatre cylindres essence 1.3 i-VTEC de 88 ch couplé à un moteur électrique de 14 ch. La puissance n’est pas phénoménale, ça tombe bien puisque la transmission à variation continue CVT invite plutôt à une conduite coulée. N’espérez donc pas signer des temps avec l’Insight, sa vocation est ailleurs, d’autant que ses montées en régime se révèlent plutôt bruyantes.
Son truc à elle c’est l’économie, et l’on se prend vite au jeu grâce à l’instrumentation qui s’illumine en vert en conduite mesurée, en bleu quand le pied droit se fait trop lourd. Ajoutons à cela le mode Econ qui défie le conducteur au travers d’un petit jeu via des pictogrammes en forme de fleur. Toutefois, pour en avoir le maximum il faut vraiment conduire avec un oeuf sous le pied. Au début disciplinés, nous avouons avoir craqué à certains moments car nous n’avons pas pu faire mieux que 5,2 L/100 km alors que la marque annonce une consommation mixte de 4,4 L/100 km.
Sur le plan du comportement, l’Insight est une bonne surprise, l’amortissement est sans douleur et les mouvements de caisse maîtrisés. Saine et équilibrée, elle profite d’un poids mesuré (1,2 tonne) qui sert également son agilité. Signalons aussi une direction précise et un freinage efficace équipé comme c’est l’usage d’un système de récupération d’énergie. Les prestations routières de l’Insight sont donc de haut niveau, une première sur ce type de véhicule.
Si vous cherchez une berline spacieuse, bien équipée, économe, respectueuse de l’environnement, rappelons qu’elle ne rejette que 105 g de CO2 /km, et que votre budget est limité, ne cherchez plus, la Toyota Prius 3 dont la commercialisation en France est imminente. Plus performante, elle sera aussi plus chère. Le choix entre les deux se jouera donc en une seule question : à combien estimez-vous votre conscience écolo ?