Pour atteindre son objectif de 1 % de part de marché en 2009, Cee’d s’est écoulée à 230 000 exemplaires en Europe depuis son lancement en 2006 dont 13 200 en France, alors autant dire que la marque coréenne mise beaucoup sur ce modèle. Conçue et fabriquée en Europe, la Cee’d a pour mission de rivaliser avec les ténors français et allemands du segment. Voyons si ce petit coup de jeune lui permet de soutenir la comparaison.
Autant faire redescendre la pression tout de suite, la nouvelle Cee’d ressemble beaucoup à l’ancienne et seuls les yeux exercés seront capables de faire la différence lorsqu’ils la croiseront sur la route. On notera en plus que ce restylage n’était pas d’une utilité vitale, mais il a au moins le mérite de la rapprocher un peu plus du crossover Soul. Sous la direction de Peter Schreyer, le bureau de design de Francfort a donc offert à la compacte, (fortement européanisée jusque dans son nom, « ce » voulant dire communauté européenne et « ed » design européen), la nouvelle calandre de la marque, des feux plus expressifs, un nouveau bouclier qui intègre une prise d’air inversée par rapport à la Phase I et enfin des antibrouillards rectangulaires et non plus ronds. Au final, l’ensemble gagne en caractère, en qualité perçue, mais ne se distingue pas par son originalité. Sur ce point, la Cee’d fait donc jeu égal avec ses camarades du vieux continent qui misent elles aussi sur le classicisme. À l’arrière, la différence est encore moins nette et se situe au niveau de l’emplacement des antibrouillards désormais au bas du bouclier et des feux qui passent aux diodes.
À noter que côté dimensions, la Cee’d gagne 25 mm en longueur et 20 mm dans sa version break SW concernée elle aussi par ce restylage. La version coupé Pro Cee’d, apparue en 2008, attendra 2010 pour subir des évolutions.
À l’intérieur, la Cee’d déjà bien élevée va encore plus loin dans les bonnes manières. Nouveau volant quatre branches pour une prise en main parfaite, nouvelle disposition des commandes de climatisation et d’autoradio pour une ergonomie irréprochable, nouvelle instrumentation plus lisible et plus cossue, Kia fait des efforts et c’est payant puisqu’on se sent bien à bord. Certes l’ambiance est encore un peu austère et certains matériaux sont peu valorisants mais les progrès sont indéniables et il ne faudra pas trois ou quatre générations de plus à la Cee’d pour atteindre l’excellence d’une Golf ou d’une Mégane. Côté confort, les assises délivrent en maintien correct, quoique encore un peu ferme, et question espace quatre adultes et 340 L de bagages (SW : 534 L) pourront sans mal prendre place à bord.
Au chapitre des équipements, la Cee’d Phase II améliore encore un de ses atouts majeurs en proposant une nouvelle finition intermédiaire Style, les autres étant Motion en entrée de gamme et Active pour le haut de gamme, avec de série la climatisation manuelle, l’ordinateur de bord, l’autoradio CD MP3 avec prises auxiliaires et commandes au volant, le système Bluetooth, le régulateur de vitesse et les jantes 16 pouces.
Un quasi sans-faute
Nouvelle à l’extérieur, la Kia Cee’d l’est aussi à l’intérieur notamment sous la capot. Elle reprend les moteurs essence 1.4 90 ch et 1.6 126 ch de la Phase I, mais modifie son offre diesel avec un tout nouveau bloc nommé U2 doté de la dernière génération d’injection à rampe commune, d’un système de recirculation des gaz d’échappement (EGR) et d’un turbo à géométrie variable. D’une cylindrée équivalente au précédent, 1.6 L, il délivre 90 % de son couple dès 1 500 trs/min et permet de faire passer ses rejets de CO2 de 125 g/km à 113 g/km en version 90 ch. La version 115 ch descend pour sa part à 115 g/km grâce au renfort du système d’arrêt et de redémarrage automatique ISG (Idle Stop & Go).
Essayée dans ces deux versions, la Cee’d fait preuve d’une belle volonté. Certes limité en puissance, le 90 ch s’acquitte pourtant honorablement de sa tâche même s’il se montre un peu trop sonore dans les tours. Il brille en tout cas par son faible appétit : 4,3 L /100 km en cycle mixte. Plus performant mais aussi plus creux à bas régimes, le 115 ch se rattrape en allonge sans pour autant consommer beaucoup plus : 4,4 L/100 km en cycle mixte. Malgré ce beau tableau, la Cee’d ne peut se permettre de rivaliser avec les références européennes qui tournent plus autour des 130/140 ch dans leurs versions diesel.
Dommage car son châssis pourrait supporter sans problème un surcroît de puissance. Quasiment inchangé par rapport à la Cee’d Phase 1, il adopte des suspensions légèrement assouplies, mais qu’on ne s’y trompe pas la Coréenne reste ferme et n’atteint pas le niveau de confort d’une Mégane. Cette caractéristique lui permet cependant d’offrir un comportement particulièrement précis. Équilibrée, facile de prise en main, elle délivre un agrément intéressant, très proche de ce que l’on pourrait trouver sur une Golf. De plus les nouveaux réglages de sa direction à assistance électrique rendent le toucher moins flou, moins artificiel. On saluera enfin la performance de ses pneumatiques Michelin qui font rimer faible résistance et adhérence sans faille.
Même si la nouvelle Kia Cee’d accuse encore du retard par rapport à une Golf ou à une Mégane, elle s’en rapproche dangereusement. Élégante, bien construite et faisant preuve de belles prestations dynamiques, il ne lui manque désormais que des moteurs un peu plus costauds. Mais au moment de faire les comptes, la Coréenne avance des arguments imparables : une garantie 7 ans ou 150 000 km et un prix très attractif à partir de 15 890 EUR en essence et 17 890 EUR en diesel. Comptez 800 EUR de plus pour le break SW.