Si peu de monde se souviendra de la Kia Rio de première génération, la nouvelle mouture pourrait en revanche marquer les esprits. Absente du segment des citadines polyvalentes, la marque coréenne repositionne sa vieillissante Rio face aux Renault Clio et Peugeot 207 tout en lui offrant un design inspiré et un accueil toujours plus soigné.
Dans l’oeil du photographe
Peu engageante en matière de style, la Rio 1 est plutôt passée inaperçue en France. Mais là on parle d’une Kia d’ancienne génération (lancement en 2005) car depuis la marque a fait du chemin et fait désormais partie des plus créatives. À l’instar des Soul et nouveau Sportage, la Rio II est signée Peter Schreyer et surprend par son visage aussi expressif qu’agressif. Calandre, feux, bouclier, l’ensemble est de bon goût et redonne du caractère à l’auto. La poupe elle paraît moins inspirée mais les nouvelles rondeurs de la Rio lui font gagner en élégance. Enfin, malgré seulement 2 cm de plus en longueur (4,04 m) et 2,5 cm (1,72 m) de plus en largeur, la Rio paraît bien plus grande que ses concurrentes. On la classerait volontiers dans la catégorie des compactes alors qu’elle est à peine plus longue qu’une Clio.
Vie à bord
Surprenante à l’extérieur, la nouvelle Kia Rio l’est aussi à l’intérieur. On connaissait les progrès réalisés par les marques coréennes en matière de finition mais cette fois la Rio se montre même capable de rivaliser avec la référence du segment, la Volkswagen Polo. Parfaitement dessiné et agencé, le mobilier se pare de matériaux au toucher agréable et même les plastiques durs font illusion. Notons l’ambiance particulièrement chaleureuse offerte par la sellerie simili-cuir Moka de notre modèle d’essai. Ergonomie, interface du système multimédia, toutes les commandes de la Rio tombent naturellement sous la main et sont faciles à utiliser. Le tableau ne serait pas complet sans une bonne position de conduite, un confort d’assise soigné et un espace généreux à l’avant comme à l’arrière résultant d’un empattement allongé de 7 cm. Les seuls petits défauts de cette nouvelle Rio sont une visibilité arrière médiocre et un volume de chargement un peu juste (224 L).
Les équipements
La Nouvelle Rio suit un escalier de gamme classique pour la marque avec quatre finitions : Motion, Style, Active et Premium. Si notre version Premium (à partir de 17 490 EUR) bénéficiait des feux à Leds, de l’accès et du démarrage sans clé, des radars de recul et des jantes 16 pouces, la version Active semble offrir le meilleur rapport prix-équipement. À partir de 15 390 EUR, elle propose de série la climatisation automatique, les antibrouillards, les capteurs de pluie et de luminosité, le régulateur de vitesse, l’autoradio CD MP3 avec fonction Bluetooth et les jantes 15 pouces.
Sous le capot
Dès son lancement, la Rio laisse le choix entre quatre motorisations, deux essence (1.2 85 ch et 1.4 109 ch) et deux diesel CRDI (1.1 75 ch et 1.4 90 ch). Pour cet essai, nous avons opté pour le 1.4 CRDI de 90 ch qui devrait rassembler le gros des ventes. Bien connu de nos services, ce petit quatre cylindres diesel séduit toujours par son silence de fonctionnement, un peu moins par son caractère. Malgré sa puissance respectable pour la catégorie et son couple de 220 Nm, il manque de punch à bas régimes et oblige souvent à rétrograder. Les chiffres confirment notre impression avec plus de 14 secondes pour passer de 0 à 100 km/h. Il offre toutefois une réelle polyvalence et ses consommations sont raisonnables, à peine plus de 5,0 L/100 km lors de notre prise en main. On s’attendait enfin à trouver en série un Start & Stop, un système qui tend à se généraliser à ce niveau de gamme.
Sur la route
Si la nouvelle Rio ne ressemble plus du tout à l’ancienne génération, elle en conserve pourtant les trains roulants. Rien de rédhibitoire puisque son comportement est sain et sa stabilité exempte de critiques. Malheureusement, la Rio souffre de deux défauts majeurs : des suspensions rigidifiées qui n’offrent pas la précision attendue et occasionnent des réactions sèches ainsi qu’une monte pneumatique de marque Khumo dont la tendance à s’affaisser en appui et le manque de grip limite le dynamisme de l’auto. Malgré une direction précise et un freinage efficace, la Rio demeure à la traîne en terme de confort face à une Clio et en terme d’efficacité face à une Polo.
Bilan
Le sans-faute était à la portée de la nouvelle Rio d’autant que son prix, à partir de 12 490 EUR en essence et 14 190 EUR en diesel, la plaçait dans la course au titre de référence du segment. Mais la petite Kia trébuche avant la ligne d’arrivée en raison d’un manque de mise au point châssis et d’une motorisation diesel 90 ch en retrait face à ses homologues dCi ou TDI. La Rio demeure toutefois la bonne surprise de cette fin d’année grâce à son look, son accueil et sa polyvalence. Elle s’impose comme une alternative plus que crédible aux citadines européennes. Enfin, comme tous les modèles Kia elle profite d’une garantie 7 ans.