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Essai Mazda 3 MPS : Gros bras !

Alors que beaucoup annonçaient la mort de l’automobile sportive, la crise aidant le cheval-vapeur se transformant en watt, il semble que les constructeurs se soient passés le mot pour réagir et nous offrir ces derniers temps des autos toujours plus excitantes. Mazda 3 MPS, une avalanche de puissance sur de paisibles familiales qui, en plus de mettre à mal l’orgueil des hommes en bleu dans leurs Impreza de seulement 225 ch, nous redonne foi en l’automobile. Et quoi de mieux pour la retrouver, à part un voyage à Lourdes, que de s’installer au volant de la 3 MPS, ses 260 ch frémissants sous le pied droit ? Attention, petits bras s’abstenir !

Vendue à plus de 30 000 exemplaires dans le monde, celle qui prétendait un temps au titre de traction la plus puissante du marché s’est rapidement laissée dépasser par une concurrence toujours plus forte en gueule. De la gueule justement cette nouvelle Mazda 3 MPS n’en manque pas. En plus de prendre pour base la nouvelle mouture dont le style s’est déjà fortement modernisé et affirmé, elle y rajoute une calandre encore plus massive au sourire plus agressif, de nouveau antibrouillards, des bas de caisse profilés, une large prise d’air sur le capot, un imposant aileron et deux sorties d’échappement au diamètre respectable. Tuning de constructeur diront certains, toujours est-il que la nippone ne laisse planer aucun doute quant à ses prétentions.

À l’intérieur, la démonstration de force est plus subtile, une habitude dans la catégorie. L’ensemble du mobilier du modèle « civil » est repris en même temps que sa finition et son ergonomie en nets progrès. Seuls un pédalier aluminium, des sièges plus enveloppants habillés de tissu et de cuir et des inserts reprenant les motifs rouges de la sellerie viennent marquer sa différence avec le reste de la gamme. On aurait aimé un peu plus d’audace et d’attention pour une ambiance moins triste.

Passons sur l’espace généreux offerts aux occupants et sur l’excellent maintien des sièges pour s’attarder sur l’équipement de série, un des plus complets de la catégorie. Climatisation bi-zone, navigation, aide au stationnement, feux bi-xénon directionnels à allumage automatique, accès et démarrage sans clé, essuie-glaces automatiques, régulateur de vitesse, ordinateur de bord, système audio Bose avec chargeur 6 CD, même si la 3 MPS ne fait pas partie des compactes premium sa dotation en donne vraiment l’impression.

Évolution plus que révolution

Sous la capot, la 3 Mazda Performance Series dispose toujours du 4 cylindres 2.3 MZR suralimenté par un turbo. D’une puissance de 260 ch à 5 500 trs/min, il délivre 280 Nm dès 3 000 trs/min. De quoi annoncer 250 km/h en pointe et un 0 à 100 km/h expédié en 6 »1, exactement les mêmes chiffres que la dernière Mégane RS. Si c’est pas de la provocation ça ! La principale nouveauté réside dans son passage à l’injection directe qui, sans lisser le caractère comme on peut le voir trop souvent, permet une réponse plus franche surtout à bas régimes et une diminution des consommations. Toutefois, ces dernières restent élevées : en moyenne 11,5 L/100 km lors de notre essai alors que la fiche technique annonce 9,6 L/100 km.

Côté châssis, la 3 MPS profite des évolutions du reste de la gamme à savoir une plate-forme rigidifiée et allégée, environ 25 kg, pour un poids total de 1 385 kg. Elle hérite bien entendu de suspensions spécifiques, de renforts de caisse pour supporter le surcroît de puissance et d’un freinage largement dimensionné (320 mm à l’avant et 280 mm à l’arrière). Enfin, la 3 MPS opte pour des chaussettes signées Dunlop en 225/40 R18.

Un volant en guise de lasso

Que les amateurs de la première heure se rassurent, la Mazda 3 MPS n’a rien perdu de sa fougue. Son moteur, sans doute le plus explosif de la catégorie derrière le 5 cylindres turbo de la Focus RS, a conservé sa personnalité brut de décoffrage. Il pousse fort, même très fort, à 2 000 trs/min le turbo sonne la charge et s’évanouit malheureusement passé 5 000/trs/min. Dans un sens cette plage de 3 000 trs/min apparaît trop courte tant la poussée et intense et jouissive, d’autant qu’elle s’accompagne d’une sonorité plutôt virile quoique plus feutrée, mais par certains côtés, elle s’en trouve bien assez longue tant les remontées de couple dans le volant vous obligent à l’agripper comme le bras d’une mère à la première rentrée des classes. Le volant chahute, les pneus crient de douleur et une trajectoire propre est difficile à conserver. Les amateurs de filles faciles et au pilotage approximatif se lasseront vite, en revanche ceux qui ont un peu plus de métier et une préférence pour les belles au sang chaud en redemanderont. Nous vous laissons deviner dans quelle catégorie nous nous trouvons. Terminons ces impressions mécaniques par un compliment à la commande de boîte, ferme, précise et ultra-courte.

Pourtant, cette générosité ne doit pas occulter le défaut majeur de la 3 MPS et qui demeure d’une génération à l’autre à savoir une motricité problématique. La présence d’un différentiel à glissement limité, de nouveaux demi-arbres de transmission et d’un limiteur de couple électronique n’y font rien, le train avant est toujours à la peine lorsqu’il s’agit de faire passer la puissance au sol. C’est là que le fameux train à pivot indépendant de Renault serait le bienvenu. Comme nous l’avons dit plus haut, cela se traduit par des vibrations prononcées dans la direction et des gommes dépassées par les évènements. Cette perte d’adhérence et de pouvoir directionnel nuit grandement à l’efficacité générale de l’auto. Dommage, car la 3 est une merveille de stabilité et son amortissement toujours ferme semble avoir progressé notamment en compression et en détente. La voiture rebondit moins et le confort y gagne sans que cela pénalise le dynamisme. Le freinage quant à lui sait faire preuve de progressivité et de mordant.

À ceux qui trouveront la Focus RS trop radicale, à ceux qui accepteront de sacrifier un peu de l’efficacité surnaturelle de la Mégane RS au profit d’un moteur plus expressif, Mazda leur répond 3 MPS. Un confort et un espace qui permettent de l’envisager au quotidien, seule sa gourmandise freinera les gros rouleurs, un équipements de série plus que complet et un tarif étudié, 30 000 EUR, font de cette nippone au caractère bien trempé une valeur sûre de la catégorie.

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