Modèle emblématique de la firme d’Hiroshima, la Mazda 6 revient pour une troisième génération encore plus ambitieuse et fait toujours valoir un positionnement décalé. Des technologies singulières, un design unique, des carrosseries berlines et break aux dimensions différentes mais au prix identique, la nouvelle Mazda 6 n’a pourtant rien de farfelu, bien au contraire, et s’affirme comme la compagne idéale des longs trajets.
Alors que tous les constructeurs cherchent désespérément des appuis extérieurs, il semble que Mazda s’accroche obstinément à son indépendance. En effet, la marque n’a peut-être jamais été aussi créative que depuis le désengagement de Ford, le géant américain ne détenant plus qu’une participation symbolique de son capital. Malgré son statut de petit constructeur à l’échelle mondiale, un peu moins de 1,2 million de voitures en 2012, Mazda ne manque pas d’idées et d’inspiration. Symbole de cette créativité, le programme Skyactiv impliquant une nouvelle réflexion autour des motorisations et des structures. Après le brillant crossover CX-5, premier modèle 100 % Skyactiv, Mazda applique la recette à sa familiale 6 afin de la remettre sur les rails du succès, cette dernière ayant vu ses ventes divisées par deux en France de la première à la deuxième génération.
Une beauté accessible
Quand un nouveau modèle arrive sur le marché, on assiste généralement à la présentation de la berline et seulement ensuite de sa version break. Avec sa troisième génération de 6, Mazda sort les deux en même temps. A première vue les deux déclinaisons sont quasi-identiques et reprennent de façon brillante le design Kodo – traduction de « l’âme en mouvement » – du concept Takeri. L’ensemble fait appel à une face avant de caractère – museau et regard menaçants – ainsi qu’à des courbes dynamiques qui tranchent avec le classicisme général de la concurrence. Mazda n’a pas peur de surprendre et présente ici une des berlines les plus séduisantes du marché.
Il existe cependant quelques différences entre berline et break, ce dernier étant étonnamment plus court de 6,5cm (4,80 m). Son empattement est également raccourci de 8 cm (2,75 m) ce qui a un effet légèrement négatif sur l’habitabilité aux places arrière. En revanche le volume du coffre est supérieur dans le break : 522 L contre 489 L pour la berline. Dans ce domaine, la Mazda 6 Wagon se positionne dans la moyenne basse du segment, une Peugeot 508 SW offre effet 560 L et une Opel Insignia Sports Tourer 530 L.
Une fois à bord, on ne retrouve malheureusement pas l’audace extérieure. Presque identique au CX-5, l’ambiance est austère et la qualité des plastiques est inégale. De plus, à trop vouloir toucher la « rigueur allemande », Mazda en oublie le raffinement et l’accueil de cette Mazda 6 manque finalement de chaleur pour une voiture à vocation familiale. Dommage car l’ergonomie, la position de conduite et le confort des assises sont parfaits.
Côté équipement, notre version Dynamique fait le plein avec en série la climatisation bi-zone, les feux bi-xénon, le GPS, le Bluetooth, l’écran tactile multimédia 5,8 ‘’, les radars AV et AR, les jantes alliage 17 pouces et un pack technologique comprenant l’alerte de franchissement de ligne, la surveillance des angles-morts et l’éclairage adaptatif. Rares sont les modèles à ce niveau de prix (32 300 €) à offrir une telle dotation. Il s’agit ici du troisième niveau de finition sur les quatre que compte la gamme Mazda 6. Sachez que pour 2 250 € en moins la version Elégance se passe des aides à la conduite et des phares xénon mais propose des équipements intérieurs et extérieurs identiques.
Agrément, comportement… la Mazda 6 tutoie les références
Comme nous vous le disions plus haut, la nouvelle Mazda 6 est le deuxième modèle de la gamme labellisé Skyactiv. Ce programme technologique maison concerne à la fois la structure – utilisation d’aciers plus légers et plus rigides – mais aussi les moteurs avec sur le diesel le choix d’une cylindrée forte et d’un taux de compression très bas (14/1) pour une meilleure combustion et un poids réduit. Le résultat est une auto qui pèse 50 kg de moins que sa devancière et propose une motorisation diesel peu courante à l’heure du downsizing, un 2.2L de 150 ch. Notons que cette dernière est déjà conforme à la Norme Euro6 sans avoir recours au moindre système de dépollution, et qu’il dispose en série d’un système d’arrêt et de redémarrage automatique (i-Stop) couplé à l’i-ELOOP, un dispositif exclusif de récupération d’énergie par condensateur (plus performant et plus fiable qu’une batterie), développé là encore en interne.
Après un CX-5 fort convaincant, nous attendions à vrai dire beaucoup de cette nouvelle Mazda 6 en matière de prestations routières. Elle prouve que Mazda est sur la bonne voie avec un comportement vif et bien équilibré. Ce break se montre aussi à l’aise sur autoroute, où sa stabilité est impeccable, que sur les petites départementales avec des mouvements de caisse et un roulis parfaitement contenus. Sa direction offre un très bon ressenti et ses suspensions le bon dosage entre préservation des occupants et plaisir du conducteur.
La Mazda 6 est une routière de haut niveau et le duo formé par son châssis quasi-exemplaire et son diesel 150 ch est plus que savoureux. En effet, le 2.2 L Skyactiv n’a aucun mal à déplacer cette familiale au gabarit respectable tout en étant plus discret et moins vibrant que la moyenne. Sa cylindrée lui permet de ne pas accuser de creux à bas régimes, il grimpe vite dans les tours et sa disponibilité fait qu’on ne se retrouve jamais à cours de solution. Il est de plus associé à une boîte manuelle 6 rapports estampillée Skyactiv (conception allégée) à la commande précise et à l’étagement cohérent. Enfin dernier élément de satisfaction, la consommation avec une moyenne de 6,1 L/100 km lors d’un essai, avouons-le, pas toujours tendre avec la mécanique.
Essai Mazda 6 Wagon 2.2L Skyactiv-D 150 ch – Bilan
Malgré ses nombreuses qualités routières, son agrément mécanique, son style engageant et des tarifs bien placés (à partir de 30 050 € pour la berline ou le break 2,2L 150 ch), la nouvelle Mazda 6 devra malheureusement composer avec deux freins majeurs. Le premier étant l’injuste manque de notoriété de la marque, et le second une clientèle de moins en moins attirée par ce type d’auto: à peine plus de 6% en Europe. En France rares sont ses concurrentes à figurer dans le Top 50 des ventes. Souhaitons-lui tout de même bonne chance car elle le mérite.