Avec près de 10 % du marché en Europe, les petites citadines rencontrent un succès qui ne se dément pas et qu’Opel a choisi d’investir en force. Après l’Adam et ses 3,70 m, voici la Karl et ses 3,68 m. Mais la différence entre les deux autos ne saurait se résumer à deux petits centimètres.
Fiche Technique
Carrosserie | mini-citadine |
Nombre de portes/places | 5 portes / 5 places |
Dimensions L/l/h en mm | 3675 / 1595 / 1485 |
Empattement en mm | 2383 |
Volume du coffre en L | 198 |
Poids à vide en kg | 938 |
Type | 3 cylindres |
Cylindrée en cm³ | 999 |
Puissance en ch | 75 |
Couple en Nm | 96 |
Transmission | traction |
Boîte | manuelle 5 rapports |
Vitesse maxi en km/h | 170 |
0 à 100 km/h | 13''9 |
Conso cycle mixte en L/100 km | 4,5 |
Rejets CO2 en g/km | 104 |
Prix (à partir de) | 9990 € |
Energie | essence |
Puissance fiscale en CV | 4 |
Bonus / Malus | neutre |
Si avec sa bouille sympathique l’Adam rivalise ouvertement avec les Renault Twingo, Fiat 500 et autres Smart ForFour, la Karl joue quant à elle une carte bien plus rationnelle pour s’attaquer aux Suzuki Celerio, Kia Picanto ou encore Skoda Citigo.
Pour remplacer son mini-monospace Agila, Opel se devait de dessiner une voiture conservant un bon volume habitable. La recette appliquée est fort simple : une garde au toit généreuse (1,49 m), des porte à faux réduits au maximum plaçant les roues aux quatre coins de l’auto et, surtout, des lignes privilégiant grandes courbes et angles ouverts plutôt que les lignes tendues.
L’impression de volume est également soulignée par la surface vitrée importante et, bien sûr, les cinq portes.
En sus, en plus d’être esthétiques, les multiples embossages sur les panneaux latéraux donnent à l’auto une certaine stature et font oublier une ligne finalement on ne peut plus banale.
À l’avant, la grosse calandre arbore des feux travaillés et quelques plastiques chromés qui, là encore, participent à l’affirmation du véhicule. À l’arrière, pas trop de chichi non plus, mais une découpe de hayon qui prolonge la ceinture de caisse tandis que les feux étroits et en hauteur viennent mourir sur les ailes. Une façon d’élargir artificiellement les 1,70 m que cote l’auto.
Petite mais pas basique
La première vraie bonne surprise arrive une fois installé à bord. Si les matériaux plastiques sont durs, ce qui n’est pas choquant pour le segment, l’assemblage lui est rigoureux. Nous avons eu beau essayer de faire « bouger » le mobilier, rien n’y a fait. De même, alors que sur de nombreuses auto, y compris dans les segments supérieurs, il est souvent très facile de passer les doigts sous le ciel de toit en le saisissant au niveau du haut du pare-brise, il nous a été ici rigoureusement impossible d’y glisser un ongle.
Partout dans l’auto, Opel s’est attaché à masquer le plus de tôle possible. Un effort payant puisque, même si rien ne vient égayer une présentation austère, le sérieux que l’on ressent à bord contribue à ne pas se sentir dans l’une des voitures les plus accessibles du marché.
De plus, sur notre modèle haut de gamme (Cosmo Pack – à partir de 13 650 €), la banquette arrière (rabattable 2/3-1/3) accueille trois passagers, contre généralement deux à la concurrence. Mais l’espace à vivre offert à ces derniers empiète sur le volume du coffre qui, avec un peu moins de 200 L, est dans la moyenne mais accuse 56 litres de moins que celui d’une Celerio.
Quant à la modularité, il est certes possible de rabattre la banquette pour disposer d’un bon mètre-cube de chargement, mais Opel a ici sacrifié le côté « Flex » qui caractérise généralement ses modèles pour un système basique qui nous renvoie quelques années en arrière.

Face à des systèmes plus malins, la banquette de la Karl limite les possibilités en matière de modularité
La seconde surprise, c’est l’équipement. Certes nous évoquons ici la finition la plus haute, mais le moins que l’on puisse dire c’est que la Karl n’est pas avare en la matière, tant en confort qu’en sécurité. Outre les six airbags qui protègent l’ensemble des passagers en cas de choc, elle peut recevoir l’alerte de franchissement de ligne, quatre vitres électriques, la climatisation automatique, une connectique pour smartphone et on en passe.
Mieux, un toit ouvrant panoramique est également disponible (700 €) et le système d’info-divertissement matérialisé par un bel écran tactile de 7 pouces est compatible CarPlay et Android auto. Dommage qu’il devienne si difficile à lire en plein soleil !
Soulignons aussi la qualité du système audio qui offre un son riche et travaillé et dont la restitution des basses n’est ici pas gâchée par un mauvais amortissement des portières comme c’est souvent le cas sur les petites. Quitte à passer du temps dans les bouchons, vous apprécierez de le faire avec une bonne bande son ! Saluons enfin le confort offert par les sièges dont la profondeur de l’assise évite le phénomène de cisaillement des jambes si commun dans le segment A.
Sur la route : elle assure l’essentiel
Le troisième bon point se découvre une fois mis le contact. Au ralenti comme en roulage, l’insonorisation à bord est particulièrement bien maitrisée. Si la sonorité rauque, caractéristique des moteurs trois cylindres, est perceptible lors des montées en régime, on tient sans hausser le ton une discussion à bonne vitesse sur voie rapide.
Le comportement routier de l’auto est en revanche plus banal mais qui ans cette catégorie sort du lot? Peut-être la Twingo offre-t-elle un dynamisme supérieur mais pas de quoi se relever la nuit non plus. Les suspensions sont tarées de façon à offrir un bon compromis entre confort et fermeté. Et même si les routes de la région d’Amsterdam n’offrent pas la sinuosité qui permettrait d’en juger à coup sûr, les prises de roulis nous semblent également assez bien contenues.
La direction est légère, quitte à paraître un peu floue mais rappelons qu’il s’agit d’une citadine. A ce titre elle jouit d’ailleurs d’un mode City qui l’allège encore plus pour réduire l’effort lors des manœuvres en ville.
Sur la route, le petit moteur 1,0 L (unique moteur disponible) fait le job avec ses modestes 75 ch. Toutefois, l’étagement des rapports de boîte, associé à un couple maximal disponible un peu trop haut dans les tours (4500 tr/min), oblige à jouer du levier lorsque l’on entreprend des dépassements ou des relances. Idéale pour la ville, cette motorisation qui apprécie la conduite souple ne permettra pas en revanche à la Karl de briller sur les grands axes.
Enfin, compte tenu de l’accueil proposé (confort, insonorisation, équipements) on trouverait la citadine Opel presque un peu pataude face à la concurrence : 940 kilos tout de même contre 130 kg de moins pour une Celerio. Un embonpoint qui, heureusement, ne la pénalise pas trop en terme de consommation puisqu’elle affiche 4,5 L/100 km en cycle normalisé.
(images constructeur.com)