Avant de se lancer dans l’essai de la très attendue Peugeot 208, il est important de rappeler deux chiffres : 30 % c’est ce que représentent les citadines polyvalentes en Europe et 40 % c’est la part de la 207 dans les ventes de Peugeot sur ce même marché. Autant dire que la marque au lion joue gros avec la 208 dont l’objectif est de reprendre la tête du segment avant l’arrivée de la Renault Clio IV à l’automne. Plus compacte, mieux finie, mieux équipée et moins chère, la 208 est-elle le nouveau numéro gagnant de Peugeot ?
En mettant à la retraite la 207 après 6 ans de carrière au profit de la 208, Peugeot espère plus ou moins secrètement renouveler l’exploit de la 206 qui totalise plus de 7,5 millions d’unités entre 1998 et 2006. Alors du côté de Sochaux on s’en donne les moyens en mettant fin à la culture du « toujours plus ». La 208 revient à plus de raison avec – 7 cm en longueur (3,96 m) et – 2 cm en largeur (1,82 m) mais surtout à un design moins exubérant sans pour autant perdre en séduction.
Calandre flottante, regard nerveux, flancs sculptés et feux arrières en forme de griffe, la 208 s’inspire de la berline 508 et gagne indéniablement en cachet. Plus dynamique, la 208 s’offre même une petite touche de sportivité dans sa version 3 portes. On notera au passage l’habillage de custode qui n’est pas sans rappeler l’incrustation GTI ornant l’aile arrière de la 205 du même nom. Notre seul regret quant à l’aspect extérieur de cette nouvelle 208 est l’absence totale de protection qui rend sa carrosserie très vulnérable. Un peu dommage pour une citadine.
Vie à bord – Originale mais imparfaite
Si Peugeot ne s’est pas contenté d’un restylage à l’extérieur, les changements dans l’habitacle sont eux encore plus saisissants. Certes la finition Féline de notre modèle d’essai en met plein la vue avec sa sellerie cuir/alcantara et ses inserts chromés, mais l’ensemble gagne incontestablement en qualité perçue et en originalité. Malgré une finition un peu grossière à certains endroits, la 208 se rapproche dangereusement de la référence dans ce domaine la Volkswagen Polo, mais fait la différence niveau ambiance avec un mobilier aérien et un agencement peu commun. On remarque donc une instrumentation en hauteur, pas toujours très lisible en fonction de la position de conduite, un petit volant dont la prise en main est excellente et un écran central tactile (de série dès le deuxième niveau de finition) permettant de piloter les fonctions multimédias de l’auto de façon très intuitive.
Passé un petit temps d’adaptation, on se sent plutôt à l’aise dans cette 208 qui brille également par le confort de ses sièges et ses progrès en matière d’insonorisation. Enfin côté espace, les passagers se sentiront moins à l’étroit dans cette 208, même à l’arrière, et ce malgré des dimensions en baisse par rapport à la 207. Le coffre gagne même 15 L pour un volume total de 285 L.
Les équipements – Moins chère et mieux équipée
Affichée en moyenne 750 € de moins que sa devancière, la 208 offre toujours un équipement sommaire dans sa finition de base Access. En revanche, dès le second niveau (Active), elle propose de série la climatisation manuelle, le système multimédia à écran tactile, le régulateur de vitesse et la banquette rabattable. La climatisation bi-zone et les feux de jours à Leds font partie de la finition supérieure Allure tandis que l’aide au stationnement, la navigation, le toit panoramique et les jantes 17 pouces sont réservés à la version haut de gamme Féline. Notons que le GPS est disponible en option sur les finitions Active et Allure pour seulement 490 €.
Moteur – Un Start & Stop bien maîtrisé
En attendant de prendre le volant des versions 3 cylindres 1.0 L et 1.2 L essence et du nouveau 1.4 HDI BlueLion 68 ch à seulement 87 g de CO2 /km, nous avons pu apprécier les qualités dynamiques du plus puissant des diesel de la gamme, le 1.6 L e-HDI 115 ch. Discrète et vigoureuse, cette mécanique fait preuve de relances énergiques avec 285 Nm de couple dès 1 750 trs/min. Associée à une boîte à la commande précise et à l’étagement intelligent, elle délivre un agrément convaincant et des performances de premier choix avec un 0 à 100 km/h établi en moins de 10’’0. Son faible appétit est également appréciable avec une moyenne de 5,6 L/100 km sur un parcours d’essai peu favorable aux économies de carburant.
Nous saluerons enfin la maîtrise de la technologie d’arrêt et de redémarrage automatique du moteur e-HDI. Actif en dessous de 20 km/h, le dispositif brille par sa discrétion (absence de vibration) que ce soit au moment de la coupure qu’à celui de la relance.
Comportement – Des petits riens qui changent tout
Malgré sa réputation en matière de mise au point châssis, Peugeot avait déçu avec la 207 (trop lourde, pas assez confortable). Alors quand on nous a dit que la 208 reprenait quasi à l’identique plate-forme et trains roulants nous étions sceptiques. Seulement avec en moyenne 110 kg de moins sur la balance, la 208 affiche un comportement transformé par rapport à la 207.
Plus agile, elle profite d’un train avant mordant et d’une direction parfaitement calibrée. L’amortissement se montre également plus prévenant avec les passagers tout en offrant une efficacité supérieure et une meilleure maîtrise des mouvements de caisse. La 208 renoue avec le toucher de route léger de la 206, la rigueur en plus. Du beau travail donc de la part des ingénieurs au lion qui permet à la 208 de prendre d’emblée la tête de la catégorie au niveau des prestations routières.
Que les déçus de la 207 se rassurent, Peugeot a compris ses erreurs et nous livre une 208 parfaitement aboutie et supérieure dans tous les domaines. Si nous laissons le design à l’appréciation de chacun, nous ne pouvons que reconnaître les progrès de la lionne en matière d’accueil, de performances et de dynamisme. Des progrès qui devraient lui permettre de reprendre rapidement la tête de son segment avec en prime le statut de référence.
Côté tarifs, comptez 11 950 € pour l’entrée de gamme Access essence (1.0 L 68 ch) et 14 000 € pour la version équivalente diesel (1.4 HDI 68 ch). Le milieu de gamme se situe à 16 800 € avec la version e-HDI 92 ch finition Active tandis que le haut gamme frôle les 22 000 € avec notre modèle d’essai. Pensez à rajouter à 600 € pour la carrosserie 5 portes.