Pour Peugeot, l’histoire avec le badge GTi est particulière. Ces trois lettres sont le symbole d’une popularité, d’une certaine gloire après laquelle la marque semble courir aujourd’hui. Au coeur d’une période un peu compliquée pour le lion, la résurrection de ce badge est une manière habile de cacher les problèmes d’une gamme vieillissante et le manque de réelles nouveautés dont se nourrit le marché. Alors faut-il se réjouir de cet en-cas GTi ? Un essai s’impose …
Fiche Technique
Carrosserie | compacte |
Nombre de portes/places | 5 portes / 5 places |
Dimensions L/l/h en mm | 4253 / 1863 / 1446 |
Empattement en mm | 2617 |
Volume du coffre en L | 420 |
Poids à vide en kg | 1205 |
Type | 4 cylindres turbo |
Cylindrée en cm³ | 1598 |
Puissance en ch | 270 |
Couple en Nm | 330 |
Transmission | traction |
Boîte | manuelle 6 rapports |
Vitesse maxi en km/h | 250 |
0 à 100 km/h | 6''0 |
Conso cycle mixte en L/100 km | 6,0 |
Rejets CO2 en g/km | 139 |
Prix (à partir de) | 37 200 € |
Energie | essence |
Puissance fiscale en CV | 16 |
Bonus / Malus | malus 250 € |
Pour cette 308 GTi, nous sommes loin de la sportive tonitruante des années 80. Pas de version 3 portes, pas de kit carrosserie façon 205 T16, pour faire la différence avec une GT (lire essai Peugeot 308 GT), il vous faudra un oeil d’expert. On peut même jouer aux 7 erreurs.
Les modifications par rapport à la GT sont les suivantes : boucliers avant et arrière spécifiques, lame avant rouge, habillage de calandre, jantes 19′ et une double sortie d’échappement. Le rendu est agréable et plutôt discret, cette GTi joue dans la finesse là où une Honda Civic Type R est d’abord dans la dissuasion.
Même constat à l’intérieur où il est tout de même plus aisé de comprendre qu’on touche là le summum du sport chez Peugeot avec des fauteuils badgés Peugeot Sport. Si la forme a été retravaillée, elle manque encore de maintien comme l’a prouvé notre excursion sur le circuit de Braga au Portugal.
Un châssis Peugeot Sport
La 308 GTi est donc passée entre les mains expertes des metteurs au point de la division sport du constructeur. Aussi, elle s’appuie sur certains éléments techniques déjà vus, le bloc 1.6 THP de 270 ch sur le RCZ-R ou le différentiel mécanique Torsen sur la 208 GTi 30. Rasant le sol avec 11mm de moins qu’une 308 normale, cette GTi peut aussi compter sur des suspensions retravaillées, des pneus Michelin Pilot Supersport et de généreux disques de freins de 380 mm mordus par des étriers 4 pistons à l’avant. Sur le papier : du costaud !
La liaison entre Porto et Braga nous a permis d’apprécier la conduite de cette 308 GTi « au quotidien ». Sur route, il se dégage deux grandes qualités : la disponibilité du moteur, le couple maxi est disponible de 1900 à 5500 trs le rendant ainsi très élastique.
Le deuxième bon point est à mettre au crédit de l’accord des suspensions. Elles effacent les irrégularités sans jamais faire rebondir l’auto (qui n’est donc pas un bout de bois) tout en jugulant la moindre amorce de roulis. Au volant de la 308 GTi, on prend déjà beaucoup de plaisir en sortant de chez soi.
Le petit point noir vient du Torsen qui transmet plutôt bien la puissance au sol mais dont l’action est trop sensible sur le volant. Prenons un cas concret : vous êtres en train de doubler et ouvrez le volant vers la gauche. La roue gauche est alors la roue intérieure.
Si vous mettez généreusement les gaz, le Torsen aura tendance à distribuer à droite (qui est censée être la roue la plus disponible) sauf que cette distribution produit un effet de retour de couple et la voiture braque à droite, ce qui a pour conséquence de vous rapprocher de la voiture que vous dépassez. Un peu déconcertant au début.
Routière, sprinteuse…elle sait tout faire
Sur le circuit de Braga, le but était de pousser cette GTi dans ses derniers retranchements. Le moins que l’on puisse dire est que nous n’avons pas été déçus ! La fougue du 1.6 THP est toujours bien présente et la voiture est d’une facilité déconcertante.
Les gros freins permettent des ralentissements efficaces avant de la jeter d’un coup de volant vers la corde, un mouvement vif et précis. Là, soit le changement de cap se fait en un éclair dans une unité toujours aussi rassurante, soit le grip latéral dans les grandes paraboliques est stupéfiant (grâce au bon travail des suspensions et du différentiel).
Il y a aussi un élément qui explique beaucoup de choses dans le bon comportement ou les performances de la 308 GTi : son poids. Avec à peine plus de 1200 kg sur la balance, c’est l’une des plus légères de sa catégorie. Surtout, elle offre le meilleur rapport poids puissance ( 4,46 kg / ch) même face à de surpuissantes Golf R ou Ford Focus RS. Un détail qui compte : Light is right !