C’est l’histoire d’un bon repas que beaucoup ne peuvent pas s’offrir faute d’un Twingo RS en guise d’amuse-bouche au sport. Une gueule de méchante, 133 ch sous le capot, le tout pour 15 600 €. À votre santé !
Les petites sportives chez Renault, c’est une histoire qui remonte au moins à la Mondial 2006 la RS ne manque pas de caractère. Ailes boursouflées, bouclier avant plus expressif, jupe arrière façon diffuseur, échappement chromée, béquet de toit, jantes 17 pouces, cette Twingo s’est offerte toute la panoplie de la parfaite GTI. Une panoplie qu’elle complète avec toute une série de stickers (en option) histoire de peaufiner son look racing.
À l’intérieur, l’ambiance est moins exubérante. Hormis un volant sport qu’on aurait d’ailleurs aimé plus petit et un gros compte-tours derrière celui-ci, la planche de bord est identique à la version classique. La sellerie elle est spécifique, noire avec des surpiqûres oranges, les sièges avant sont plus enveloppants et le pédalier passe au régime alu. En option, il est possible d’opter pour un levier de vitesse et un levier de frein à main griffés Renault Sport et des tapis à damier.
Côté équipements, il faut se contenter du minimum syndical, climatisation manuelle, autoradio CD, vitres et rétros électriques et fermeture centralisée à distance. Pour accéder à la climatisation automatique il vous en coûtera 300 € et 230 € de plus pour le régulateur de vitesse. Toutefois, de cette dotation de série plutôt sommaire résulte un poids contenu d’à peine plus d’une tonne qui est une condition indispensable à la sportivité, surtout quand on dispose d’un modeste cheptel de 133 ch.
Kit-Car
Les rumeurs concernant son moteur ont été nombreuses durant la gestation de la Twingo RS. Turbo, atmo, 1,2 L, 1,6L, finalement Renault a choisi le 1.6 16V qui équipe déjà la Clio et qui a subi une petite remise à niveau, notamment au niveau de l’admission et de l’échappement, désormais « 4 en 1 », afin d’offrir 133 ch et 160 Nm de couple. Côté consommation, cela reste raisonnable, 7,0 L en moyenne, et avec 165 g de CO2/km le malus n’est que de 200 €.
Une fois mis en route, ce bouilleur délivre une sonorité rauque plutôt flatteuse et fait preuve d’une rage communicative jusqu’à plus de 6 000 trs/min. Certes il demande de jouer de la boîte, au demeurant précise et bien étagée, mais c’est ce qui fait tout son charme. Les plus sportifs auraient préféré un moteur turbo, plus explosif, mais le déphasage qui intervient aux alentours de 4 000 trs/min offre un regain de vitalité qui fait qu’on a la banane au volant de cette Twingo.
De série, la Twingo RS est équipée d’un châssis « Sport » qui par rapport à la version GT (100 ch) adopte des suspensions 30 % plus fermes, une barre antiroulis de plus grosse section, des voies élargies de 60 mm, une direction plus directe et une hauteur de caisse abaissée de 10 mm, le tout agrémenté de jantes 16 pouces. Mais pour 450 €, la petite bombe Renault peut recevoir le châssis « Cup » qui par rapport à son homologue « Sport » réduit encore l’assiette de 4 mm et raffermit les suspensions de 14 % en plus, le tout campé sur du 17 pouces. Le châssis « Cup », c’est aussi les freins de la Laguna à l’avant et les freins de la Mégane à l’arrière.
Au final, ces dessous surdimensionnés font de la Twingo une véritable sangsue de la route qui vire à plat en toute circonstance. Peu sensible au placement au frein en entrée de virage, elle se révèle sous-vireuse à la limite. Une réaction plutôt sécurisante surtout pour les petits jeunes qui voudraient se prendre pour Loeb. Ses suspensions fermes sont supportables et question direction, cela faisait longtemps qu’on avait pas vu une telle consistance chez Renault. Quant au freinage, il ne soulève aucune critique.
Un look de voyou, un moteur volontaire et un châssis affûté, il n’en fallait pas plus à la Twingo RS pour devenir une référence parmi les petites GTI. Face à une Citroën C2 VTS plus performante mais vieillissante et à une Suzuki Swift Sport plus brouillonne, la petite Renault avance de solides arguments, notamment un prix très compétitif. À noter que pour 1 € de plus, il est possible de suivre un stage de conduite sur l’un des neuf circuits français partenaires de « Renault Sport Experience ».