Cela fait maintenant quelques années que nous vous parlons des progrès continuels réalisés par Skoda en matière de finition, d’habitabilité et de prestations dynamiques. Et bien avec cette troisième génération d’Octavia, la marque tchèque franchit encore un cap en présentant certainement ce qui est son modèle le plus abouti. Une bonne chose car l’Octavia III ambitionne ni plus ni moins que d’entrer au Top 10 des voitures les plus vendues dans le monde.
Si l’histoire de la Skoda Octavia débute en 1959, pour notre part nous considérons le modèle de 1997 comme la première génération. Il s’agit en effet de la première Octavia de l’ère Volkswagen et que grâce à elle la marque a commencé à se défaire de son image peu valorisante de voiture de l’Est. Produite depuis à 3,7 millions d’unités, elle est de loin la Skoda la plus vendue dans le monde avec encore à son actif 44% des ventes du constructeur l’an dernier (environ 20 % en France avec 4 495 exemplaires).
La troisième mouture, dans les concessions ce mois-ci, est annoncée comme le modèle qui permettra à Skoda d’atteindre son objectif de 1,5 million de voitures par an d’ici 5 ans et se voit déjà dans le Top 10 des ventes mondiales, soit plus de 500 000 unités à l’année.
Une familiale dans la forme…
A première vue, la nouvelle Octavia est une berline familiale traditionnelle dont le style évoque indéniablement sa petite sœur la Rapid. Elle aussi inspirée du concept Mission L (Francfort 2011), l’Octavia est cependant plus valorisante avec une face avant plus nerveuse, une musculature plus marquée et un travail plus approfondi dans les détails. L’Octavia est certes très classique dans son dessin mais Skoda assume pleinement ce choix en évoquant une meilleure tenue dans le temps.
A l’intérieur aussi le classicisme a primé. Aucune esbroufe esthétique mais une finition impeccable (à l’Allemande !), l’ambiance est d’ailleurs typiquement Volkswagen et si certains plastiques dans les parties inférieures déçoivent, l’ensemble respire tout de même la qualité. Une fois installé on remarque la fermeté des assises, mais leur maintien est excellent, et on prend rapidement ses aises grâce à un agencement simple mais efficace.
Impossible de parler de cette Octavia III sans citer son gros point fort, l’espace. Avec 4,65 m en longueur, elle grandit de 9 cm par rapport à sa devancière mais reste une des plus compactes de son segment quand une Citroën C5 dépasse 4,75 m et une Opel Insignia atteint 4,83 m. Et si elle ne propose pas non plus le meilleur empattement du segment (2,68 m soit + 11 cm par rapport à l’Octavia II), la nouvelle Octavia est certainement l’une de celles qui offre le plus de volume intérieur. L’espace aux jambes progresse nettement à l’arrière, c’était un des points faibles de l’ancienne, et donne vraiment l’impression de voyager à bord d’une très grande berline. Une très grande berline dont les tarifs rappelons-le démarrent sous la barre des 18 000 €.
Mais le coup de grâce pour la concurrence, l’Octavia le porte au niveau du coffre avec un volume compris entre 590 L et 1 580 L. La Peugeot 508 est larguée (545 L), la Renault Laguna humiliée (450 L) et l’Octavia dépasse même dans sa propre famille la Superb (565 L). A noter que la version break Combi attendue dans les prochains mois proposera au minimum 610 L. Finalement, l’Octavia manque le sans-faute à cause d’une banquette rabattable (de série) qui ne dégage pas un plancher plat.
…une compacte sur le fond
Preuve que Skoda n’est plus un parent pauvre au sein du Groupe Volkswagen, la nouvelle Octavia hérite déjà de la plate-forme modulaire MQB inaugurée par la Golf VII avec à la clé un poids en baisse de 45 kg à 100 kg selon les motorisations.
La berline tchèque affiche un empattement plus long que la Golf (2,63 m) mais n’en est pas moins agile. En bonne familiale, elle se veut rassurante, ses suspensions offrent un bon niveau de confort même si elles ont parfois à du mal à contenir les irrégularités de la route à basse vitesse. L’Octavia prend peu de roulis, profite d’une direction à assistance électrique précise alliée à un train avant réactif, et sa maniabilité est digne d’une compacte. Nous terminerons ce bilan dynamique en précisant que l’Octavia n’offre toutefois pas le toucher de route moelleux que l’on attend d’une berline statutaire, ni le même niveau d’insonorisation que nous avons trouvé un peu limite lors de notre essai.
Du côté des moteurs, l’Octavia profite également de la banque d’organes Volkswagen pour proposer à son lancement jusqu’à quatre blocs essence TSI – de 85 ch à 185 ch – et deux diesel TDI de 105 ch et 150 ch. Hormis le petit essence 85 ch, toutes les versions sont équipées du start & stop et la boîte double embrayage DSG est largement répandue dans l’offre.
Pour cet essai, nous nous sommes concentrés sur les motorisations cœur de gamme que sont les 1.2 TSI 105 ch et 1.6 TDI 105 ch. Plébiscité de nombreuses fois sur d’autres productions du groupe, le 1.2 turbo essence nous est apparu un peu à la peine sur l’Octavia. Toujours aussi silencieux, il semble manquer un peu de panache en accélérations comme en reprises, la faute certainement à un étagement de boîte très (trop) long privilégiant les émissions au détriment de l’agrément.
Archi-connu de nos services, son homologue diesel, lui, séduit une fois de plus par sa maîtrise des vibrations et par sa bonne santé. Grâce à ses 250 Nm de couple (175 Nm pour le TSI 105), ses relances sont convaincantes et son appétit toujours mesuré : 5,5 L/100 km en moyenne. Et nous ne saurons trop vous conseiller que de l’associer à la boîte DSG (+ 1 500 €). Cette dernière a tendance à lisser le caractère mais elle permet d’abaisser le niveau sonore et se montre bien plus agréable que la transmission manuelle encore une fois trop longue dans ses rapports.
Essai Skoda Octavia III – Bilan
En raison de ses nombreux atouts (qualité de fabrication, habitabilité, technologies moteur et châssis dernier-cri, tarif placé), la nouvelle Skoda Octavia pourrait amener bon nombre d’acheteurs de berlines et de compactes à réfléchir. C’est d’ailleurs l’objectif premier de la marque avec cette nouvelle Octavia, offrir des prestations de familiale au prix d’une compacte : entre 17 850 € et 29 450 € avec un diesel accessible à partir de 20 950 €. De notre point de vue, le 1.6 TDI 105 ch DSG finition Ambition (climatisation bi-zone, régulateur de vitesse, radio CD MP3, Bluetooth, feux et essuie-glaces auto, radars de recul, Jantes alliage 16 pouces) à 25 190 € est le modèle qui offre le meilleur rapport prix-prestations.