Commercialisée ces jours-ci, la cinquième génération de Polo débarque avec de nouvelles armes histoire de bousculer les références françaises, Peugeot 207 et Renault Clio en tête. Design plus agressif inspiré de la Golf, dimensions en hausse, nouveaux moteurs diesel à rampes communes et qualité de fabrication toujours au top, la fourmi a mangé du lion et frappe très fort pour son retour.
C’est devenu une habitude chez Golf V à la VI, sa plastique ne tranche pas radicalement avec la Polo IV, les arrêtes sont seulement plus vives, les courbes plus musclées et le regard plus agressif façon Scirocco. Pas de doute, les amateurs du genre ne s’y perdront pas et tomberont sous le charme au premier coup d’oeil. La Polo prend également du volume et atteint désormais 3,97 m en longueur soit 24 cm de moins qu’une Golf, 1,68 m en largeur et 1,48 m en hauteur. Des dimensions qui profitent évidemment à l’espace à bord surtout à l’arrière où les jambes et les coudes se sentiront moins à l’étroit, mais aussi au coffre dont la capacité passe à 280 L.
À l’intérieur on retrouve un agencement proche de celui de la Golf, l’ambiance est malheureusement toujours aussi triste mais la rigueur d’assemblage demeure parmi les meilleures. Les matériaux sont de belle facture, l’ergonomie sans défaut, le tout respire la qualité et semble fait pour durer très longtemps. Autre bon point, la position de conduite est parfaite et le maintien procuré par les sièges sport est excellent. Les seuls défauts vraiment notables (parce qu’il en faut bien !) sont la vision limitée vers l’arrière à cause de l’étroitesse de la lunette et l’accoudoir central avant qui une fois en place peut s’avérer gênant lors des changements de rapports.
Côté équipements, la nouvelle Polo est proposée en trois niveaux de finition : Trendline, Confortline et Sportline. Le premier, le plus économique mais aussi le plus spartiate, fait l’impasse sur quasiment tous les équipements de confort sauf sur le régulateur de vitesse. Pour la climatisation, l’autoradio CD avec prise auxiliaire et commandes au volant, l’ordinateur de bord et les sièges avant réglables en hauteur, il faudra se tourner vers la finition Confortline à 1 400 EUR de plus qui s’avère être le choix offrant le meilleur rapport prix/équipements. Ensuite le haut de gamme Sportline (+ 1 600 EUR) rajoute la climatisation automatique, la prise USB, les détecteurs de pluie, les feux de jour, les antibrouillards, l’aide au stationnement, l’accoudoir central et les sièges sport. Assurément le choix le plus valorisant surtout qu’il dispose en plus des jantes alliage 16 pouces.
Place au silence
Sous le capot, la Polo cinquième du nom dispose d’une gamme de huit moteurs avec des puissances comprises entre 60 et 85 ch en essence et entre 75 et 105 ch en diesel. Animée par le nouveau 1.6 TDI 75 ch, notre auto du jour nous a permis d’apprécier tous les bienfaits du passage à la technologie common rail. Moins bruyant que le précédent trois cylindres à injecteurs-pompes, ce bloc qu’on voit apparaître sur de nombreuses productions du groupe Volkswagen est également plus sobre : 4,2 L/100 km annoncé en cycle mixte et jamais plus de 6,0L/100 km lors de notre test.
Malgré sa puissance modeste, il s’en sort avec les honneurs, moins vif en bas du compte-tours que l’ancien 75 ch, il se rattrape plus haut avec une meilleure allonge. Très à l’aise en ville, il surprend pourtant par ses capacités sur routes dégagées même si les gros rouleurs lui préfèreront sans doute les versions 90 et 105 ch. À noter qu’il est associé à une boîte manuelle à 5 rapports au guidage doux et précis.
Sur la route, la fourmi ne trahit pas sa réputation. Comme toujours chez le constructeur allemand, l’amortissement est ferme pour plus de précision mais pas trop non plus pour ne pas nuire au confort. Construite sur une nouvelle plateforme qui équipe déjà la dernière Seat Ibiza, la Polo se montre vive dans ses changements d’appuis, facile à mener et ce qu’elle que soit le rythme adopté et bien aidée par une direction assistée juste ce qu’il faut. Equilibrée en toutes circonstances, jamais piégeuse, la Polo est capable de contenter un public très large grâce à ses prestations routières. Son seul défaut, un freinage un peu faible question mordant.
Si vous cherchez la fantaisie, passez votre chemin. La Polo c’est le sérieux allemand dans toute sa splendeur : design efficace, finition haut de gamme, moteurs performants et comportement rigoureux, le statut de référence du segment est à sa portée. Ses tarifs paraissent alors amplement justifiés : à partir de 11 990 EUR en essence et 14 490 EUR en diesel. Comptez 17 490 EUR pour notre modèle d’essai (TDI 75 Sportline) et 600 EUR de plus pour la version 5 portes.