Après une Fox décevante, Volkswagen revient sur le segment des mini-citadines avec la Up ! qui sur le marché français a l’ambition de détrôner la reine Renault Twingo. Rien que ça ! Pour atteindre son objectif d’environ 20 000 unités par an dans l’Hexagone, la Up ! mise avant tout sur un physique chic mais passe-partout et sur la réputation de sérieux de la marque. Des moteurs économes, une bonne habitabilité et des prix attractifs, la Up ! semble cumuler les atouts. Vérification en essai.
Avec sa Up !, Volkswagen n’a pas recherché l’originalité à tout prix c’est le moins que l’on puisse dire. Malgré un visage souriant, le petite VW (3,54 m de long) brille par la simplicité de ses lignes. Pourtant, quelques détails comme le travail de ses feux, son hayon noir brillant ou la découpe de ses vitres arrière lui permettent de dégager une forte impression de qualité. Si le match de la séduction est perdu d’avance face à la Fiat 500, voire même face à la Twingo restylée, la Up ! cultive, à l’image des autres produits Volkswagen, une certaine idée de l’élégance et de la discrétion.
Vie à bord – Un accueil simple mais fonctionnel
L’idée de départ avec la Up ! était d’offrir une voiture simple dans sa conception comme dans son utilisation. Le pari semble gagné car ce qui frappe le plus en s’installant à bord c’est la simplicité de l’accueil. Sans fioriture, le mobilier ne verse pas dans une disposition sophistiquée. Tout est à sa place, les commandes sont regroupées au milieu de la planche de bord, et tombe parfaitement sous la main à l’image du volant à jante épaisse. On apprécie le confort et le look des sièges à appuie-tête intégré, un peu mois l’omniprésence de plastiques pas toujours très valorisants. Malgré tout la finition est sérieuse et fait déjà figure de référence dans la catégorie.
L’autre point sur lequel la Up ! entend insister c’est sur son habitabilité. En effet, son gabarit réduit ne l’empêche pas d’accueillir dignement quatre personnes. Même à l’arrière l’espace est convenable, à la fois pour la tête et les jambes, une prouesse rendue possible par un empattement de 2,42 m, soit plus des deux tiers de la longueur totale de l’auto. Et son coffre affiche une contenance digne du segment supérieur, 251 L, quant une Twingo se contente de 165 L et une Kia Picanto plafonne à 200 L. Notre seul critique ira à l’accessibilité des places arrière qui devrait être corrigée sur la version 5 portes.
Équipements – Oubliez l’entrée de gamme
Au lancement, la Up ! est disponible en trois niveaux de finitions : Take Up !, Move Up ! (+ 1 230 €) et High Up ! (+ 1 60 €). La version de base se limite à l’essentiel avec 4 airbags, ESP, ABS et direction assistée. Le milieu de gamme rajoute le verrouillage à distance par télécommande, la banquette rabattable, les vitres électriques, le compte-tours et l’autoradio CD MP3. Pour la climatisation, les antibrouillards, la planche de bord peinte, et les jantes alliage 15 pouces, il faudra s’orienter vers la finition la plus haute. Parmi les options, on conseillera le GPS nomade Maps+More d’origine Navigon facturé 350 €, utile et ludique, et le très efficace freinage automatique d’urgence en ville pour 250 €.
Moteur – Sonore mais vigoureux
Prévue à l’origine avec un moteur à l’arrière façon Smart, la Up ! a finalement abandonné cette architecture jugée trop coûteuse et contraignante pour les développements futurs. La petite sœur de la Polo présente donc une implantation moteur classique à l’avant mais innove quand même avec un inédit 3 cylindres essence de 1.0 L de cylindrée.
Décliné en deux puissances, 60 et 75 ch, ce bloc extra-compact sait se faire entendre et ses vibrations ne passent pas inaperçues dans l’habitacle. Il étonne pourtant par sa disponibilité à bas régimes et par son entrain à monter dans les tours. Sans être un foudre de guerre, il autorise à la Up ! une belle vivacité, il faut dire que la petite Allemande demeure sous la tonne, et offre un agrément certain, sans toutefois atteindre celui délivré par le bicylindre TwinAir de Fiat. On regrettera surtout la mollesse de l’embrayage qui donne l’impression de frôler l’arrêt moteur à chaque redémarrage ainsi que le gros manque de précision de la commande de boîte. Enfin, côté appétit, la Up ! s’est montré en accord avec sa fiche technique, 6,1 L/100 km en moyenne sur notre parcours essentiellement urbain contre 5,9 L/100 km annoncés.
Comportement – Peut mieux faire
Si en général les mini-citadines ne brillent pas par la finesse de leur comportement et leur confort, la Twingo II a introduit un niveau de prestations routières inédit pour le segment que nous étions en droit d’attendre sur sa principale concurrente. Et sur ce point la Up ! déçoit en raison d’un amortissement brouillon. L’auto paraît trop ferme en ville et sautille sur chaussée dégradée mais manque de tenue sur route plus dégagée où elle s’écrase et prend pas mal de roulis. De plus, si sa direction à assistance électrique aide à la maniabilité et permet à la Up ! de tourner dans un mouchoir de poche, son ressenti plutôt flou n’invite pas à hausser le rythme.
Accessible à partir de 9 490 € en version 60 ch (75 ch + 600 €), la Volkswagen Up ! fait une entrée remarquée sur le segment très disputée des petites citadines. Presque parfaite sur le papier, l’Allemande doit composer avec de grosses qualités (habitabilité, qualité de fabrication, mécanique convaincantes) mais aussi avec de bonnes lacunes (comportement imparfait, équipement de base pauvre) qui ne lui permettent pas de prétendre au titre de référence mais de s’en approcher dangereusement. Enfin dernier point non négligeable, en ces temps de crise son blason Volkswagen pourrait jouer en sa faveur au détriment de la Twingo.