Daihatsu. Pour la plupart de nos concitoyens, au mieux ce nom n’évoque rien, au pire il s’associe à une sombre marque de voitures asiatique que l’on considère avec méfiance. L’immense majorité en tout cas, ignore que Daihatsu n’est pas un « nouveau constructeur » à l’image de l’Indien Tata mais un acteur historique de l’automobile japonaise, et même le plus ancien d’entre eux, qui a vendu en 2007 1,3 millions de véhicules dans le monde.
Née en 1907, Daihatsu est depuis passé dans le giron du groupe Toyota au sein duquel il jouit encore d’une large autonomie. Spécialisé dans les midgets, ces véhicules minimalistes ultra-compacts très prisés au Japon en raison des très sévères normes d’encombrement, de cylindrée et de puissance imposées aux constructeurs et automobilistes depuis longtemps, bien avant que nous ne songions à instaurer notre fameuse écotaxe. C’est par exemple Daihatsu avec son expertise dans le domaine, qui conçoit tous les moteurs de moins de 1300cm3 du groupe tandis que Toyota développe tous les autres. Cette culture extrêmement japonisante explique pourquoi la Cuore n’existe pour l’heure qu’en version essence : si nos marchés européens se sont largement « diéselisés » depuis plusieurs années, l’essentiel du parc automobile nippon roule au sans plomb.
En revanche, la diffusion des modèles Daihatsu entamée en France en 1989 demeure encore très confidentielle, l’année dernière, on a décompté seulement 2880 immatriculations en France. Seuls quelques modèles sont vendus chez nous, les autres apparaissant trop exotiques pour s’intégrer dans nos paysages locaux.
Design
Le moins que l’on puisse dire c’est qu’on ne la reconnaîtrait pas entre 1000. Quasi-sosie de la nouvelle Suzuki Twingo, ni laide ni séduisante, cette Cuore septième du nom devrait passer plutôt inaperçue et laisser les passants indifférents à votre monture. Au fond, peu importe puisqu’elle n’a pas vocation à déclencher des passions mais à être un choix de raison des clients dictés par des critères objectifs (prix, consommation,garantie). Dommage qu’aucune protection n’ait été prévue pour préserver sa carrosserie dans la tourbillonnante circulation urbaine et que le monogramme sur le hayon ne soit qu’une simple applique.
On pourrait transposer au design intérieur le même constat que pour l’extérieur. Sans grande originalité, la planche de bord est fonctionnelle même si on se demande ce que peuvent bien contenir les deux rangements à gauche de l’autoradio. Il faut être honnête, la finition ne paie pas de mine, si cette voiture est correctement équipée, où qu’on pose les yeux, on ne trouve que des plastiques durs, moulés d’un seul bloc (comme dans feu l’AX), claquants, sonnant creux, parfois mal ébavurés. La garniture du pavillon semble bien mince, la contre-porte frémit lorsqu’on baisse ou remonte les vitres et les boutons des aérateurs émettent un bruit qui fait presque rire lorsqu’on les actionne. Si cela n’a rien de scandaleux au regard du positionnement de Daihatsu sur le marché, il est important tout de même de le souligner. Les sièges quant à eux sont plutôt d’un meilleur niveau.
En revanche l’habitabilité est exceptionnelle et, en reculant la banquette arrière coulissante au maximum, vous pouvez loger tous vos passagers arrière sans avoir à avancer votre propre siège jusqu’à avoir les genoux contre la fragile boîte à gants. Si, à l’inverse, vous l’avancez à fond, vous disposez d’un bel espace de chargement.
Sur la route
Économique, peu polluante. Indéniablement. Toutefois, il faut bien garder à l’esprit que cela se paie au niveau de l’agrément. À son bord, on se sent un peu comme dans une AX en son temps. La comparaison n’a rien de péjoratif, l’AX est une excellente citadine qui a toute notre estime. Certes, la Cuore et elle n’ont techniquement rien en commun, mais elles possèdent un même esprit. Nerveuses en ville, maniables et très pratique mais peu rassurante dès que l’on s’aventure avec elle hors des boulevards. On ne s’attardera pas sur la curieuse sonorité du 3 cylindres qui laisse perplexe au premier abord. C’est sans doute une question d’habitude. Nous n’avons pas eu le temps de la prendre.
Si la ville est son élément, le comportement de la Cuore sur la route n’est pas pour inspirer confiance et il faut bien se tenir dans les virages car le roulis est important. En réalité, la Cuore fait une parfaite seconde voiture pour les foyers citadins. La semaine, elle vous permet de vous mouvoir avec aisance dans la circulation et d’affronter toutes les situations. Le week-end et pendant les vacances, elle passe le relais à une voiture plus confortable et plus spacieuse pour aller s’oxygéner loin des boulevards.
Tarifs et finitions
Ecologie, économie et praticité sont le cheval de bataille de Daihatsu qui a su développer autour de cela des arguments massue : le 3 cylindres qui tracte la Cuore (le même à quelques réglages près que celui qui équipe les Daihatsu, 5 ans (ou 100 000 Km) de garantie et d’entretien complet : révision, contrôle technique, remplissage du liquide de lave-glace et tutti quanti.
La version de base est très complète et il n’est nul besoin d’aller vous reporter à la liste des options pour obtenir une voiture « complète » : autoradio CD, ABS, airbags frontaux et climatisation sont de série.
Si la Cuore ne fera sans doute pas chavirer votre cœur (Cuore signifie cœur en italien), elle est un produit très bon marché, fiable et cohérent qui vous apportera une entière satisfaction dès lors que vous n’attendez pas d’elle plus qu’elle est en mesure de vous donner.
Voir la fiche technique de la Cuore.