L’Ypsilon lancée en 2003 vient de subir son premier lifting après plus de 200 000 immatriculations. Outre le facelift, la citadine de Lancia reçoit de nouvelles motorisations et voit son équipement réajusté. Ainsi dotée, l’Ypsilon se fait plus cossue et raffinée que jamais, à un tarif mesuré : de quoi assumer son rôle dans le renouveau du constructeur de luxe italien.
Lancia est en train de renaître de ses cendres. Ainsi, l’Ypsilon, modèle phare de la gamme qui s’est écoulé à environ un million et demi d’exemplaires depuis la Y10 en 1985, porte bon nombre des espoirs de la marque. Cette dernière table sur le caractère à la fois luxueux et décalé de sa distinguée citadine. La cible : la clientèle féminine, qui constitue 70 % des acheteurs de ce modèle.
Citadine chic
Lancia a voulu sa citadine cossue et glamour, et c’est plutôt réussi : elle se distingue du reste de la production des citadines avec sa ligne distinguée et tout en hauteur. Esthétiquement, l’Ypsilon 2007 voit sa face avant remaniée avec une nouvelle calandre chromée, un nouvel habillage des phares et de nouveaux antibrouillards. Les boucliers se font plus imposants pour donner de la stature à l’auto : à l’avant, le plastique noir disparaît complètement, et un jonc chromé fait son apparition sur le pare choc arrière. De profil, on remarquera les montants de porte brillants et non plus mates et dotés de la griffe Ypsilon ; les feux arrière verticaux sont quant à eux désormais à effet cristal. La ligne générale n’est finalement pas bouleversée, mais gagne en raffinement.
Mais le point fort de l’Ypsilon, ce qui fait son charme et son caractère atypique, reste sa palette chromatique qui compte désormais quatorze teintes de carrosserie dont sept inédites, et surtout huit possibilités de mariage de teintes avec l’option B-colore proposée à 800 Euros.
A l’intérieur, la présentation se veut toujours aussi flatteuse et luxueuse avec une sellerie particulièrement soignée, mais pas mal de plastiques durs subsistent. La console centrale apporte sa touche d’originalité grâce aux compteurs joliment dessinés (mais dépourvus de zone rouge). En revanche, l’accès aux commandes inférieures peut être rendu parfois difficile à cause du levier de vitesse trop proche de la console. L’Ypsilon dispose d’un bel espace intérieur, particulièrement lumineux grâce à l’importante surface vitrée offerte par le toit panoramique GranLuce. L’habitabilité est grandement aidée par la banquette arrière coulissante, mais cette dernière ne suffit pas à pallier la manque de rangements, ni la capacité limitée du coffre, plutôt juste avec 290 L, banquette arrière avancée au maximum au détriment des passagers arrières.
Le ménage dans la gamme
La gamme de l’Ypsilon a été considérablement simplifiée. De sept versions, on passe à trois niveaux de finition (Elefantino, Oro et Platino), et le nombre de combinaisons a été réduit de vingt huit à onze. En revanche, l’équipement a été revu à la hausse, lui : le toit ouvrant panoramique GranLuce, présent sur 40 % des Ypsilon vendues, est ainsi disponible de série dès le second niveau de finition Oro. La version de base Elefantino propose de série 4 airbags, l’ABS, la climatisation ou encore le système Dualdrine avec fonction City qui augmente l’assistance de direction en ville. La plus haute version Platinum comprend six airbags, la climatisation automatique bi-zone, la sellerie cuir et Alcantara, le radar de recul…
Moteurs au caractère bien latin
Cinq moteurs équipent la gamme. Deux sont nouveaux : le 1.4 L 8V essence de 77 ch. qui remplace le 1.2 L 16V de 80 ch., et le 1.3 L diesel Multijet de 90 ch. Le 1.4 L essence 16V de 95 ch. adopte une boite 6 vitesses et le 1.3 L Multijet passe à 75 ch. dans sa version la moins puissante. Le 1.2 L 8V essence de 60 ch. constitue l’offre de base. La boite D.F.S (Dolce Farniente System) est disponible en option sur les deux moteurs diesel et sur le 1.4 L essence de 95 ch., sauf sur version Elefantino.
Sur la route, en l’occurrence les tracés sinueux de la région d’Avignon, le 1.2 L de 60 ch. s’avère un peu juste, malgré un caractère alerte qui brillera plus en ville : il ne faut pas hésiter à jouer du levier de vitesse pour atteindre les rapports intermédiaires, l’occasion d’apprécier sa belle sonorité assez rajeuse. En revanche, le 1.4 L de 95 ch. s’avère autrement plus volontaire, et affiche même des prétentions sportives grâce à se boite 6 vitesses bien guidée, un vrai plaisir. Le caractère est bien présent, et on en vient à regretter un amortissement un peu souple, générateur de roulis dans les virages appuyés. La direction demeure quant à elle précise et directe.
Le 1.3 L Multijet de 90 ch. s’avère tout à fait brillant. Dynamique, il affiche de belles performances : le 0 à 100 km/h est effectué en 11 s, et la vitesse maxi s’établit à 175 km/h (comme le 1.4 L essence de 95 ch.). Les reprises sont énergiques, et du coup, on se rend compte d’une certaine présence sonore du moteur lorsqu’il monte dans les tours, mais rien d’alarmant. La consommation mixte annoncée est de 4,5 L/100 km (6,6 L pour le 1.4 L essence de 95 ch.).
En ce qui concerne les tarifs, l’Ypsilon s’affiche à partir de 12 200 Euros avec le 1.2 L essence en version Elefantino. Le 1.3 L diesel Multijet de 75 ch. démarre à 14 600 Euros, toujours dans le niveau d’équipement Elefantino. Dans sa déclinaison 90 ch., il s’affiche à 16 700 Euros dans la finition intermédiaire Oro. La gamme est chapeautée par ce moteur en version Platino à 18 700 Euros.
Dans son registre (citadine raffinée et assez exclusive puisque disponible uniquement en 3 portes), l’Ypsilon s’avère être une réussite. Charmeuse, elle s’adresse à une clientèle qui désire se démarquer au volant d’une voiture atypique et dotée d’une certaine allure, quitte à se passer de certains aspects pratiques. Typiquement latine en somme.