De mémoire de journaliste, jamais une catégorie n’a suscité un tel appétit chez les constructeurs. Tous ont déjà lancé ou préparent une offensive de grande ampleur sur le marché déjà bien encombré des SUV-crossovers. Pas vraiment en avance, Seat se lance dans l’arène avec l’Ateca, le tout premier du genre pour la marque. Son objectif n’est pas de jouer les seconds-couteaux, il vise clairement le gratin…la crème des SUV compacts. Et le pari pourrait bien être gagné…
Fiche Technique
Carrosserie | SUV compact |
Nombre de portes/places | 5 portes / 5 places |
Dimensions L/l/h en mm | 4363 / 1841 / 1611 |
Empattement en mm | 2630 |
Volume du coffre en L | 485 |
Poids à vide en kg | 1589 |
Type | 4 cylindres turbo |
Cylindrée en cm³ | 1968 |
Puissance en ch | 190 |
Couple en Nm | 400 |
Transmission | intégrale |
Boîte | automatique 6 rapports |
Vitesse maxi en km/h | 212 |
0 à 100 km/h | 7''5 |
Conso cycle mixte en L/100 km | 5,0 |
Rejets CO2 en g/km | 131 |
Prix (à partir de) | 37 515 € |
Energie | diesel |
Puissance fiscale en CV | 10 |
Bonus / Malus | malus 150 € |

Si la face avant fait penser fortement à la Leon, la ceinture de caisse et les feux arrière ont un petit air « Audi » assez plaisant
« Conçu et fabriqué à Barcelone », les communicants de chez Seat l’ont souvent rappelé pendant notre essai, à Barcelone justement, de ce très attendu Seat Ateca. Mais pourquoi est-il aussi important pour l’avenir de Seat ? D’abord parce qu’être absent du marché des SUV revient à se couper de volumes non négligeables (25 % des ventes en France), ensuite, parce qu’il ne faut pas oublier que Seat vit quasi-exclusivement sur deux modèles (Leon et Ibiza).
Enfin il est temps pour Seat de sortir de l’ombre, longtemps le parent pauvre derrière Volkswagen, Audi et même Skoda, la firme de Martorell renoue avec le profit et annonce déjà un petit frère à l’Ateca dès l’an prochain.
A la bonne mesure

Grâce à son espace intérieur généreux, l’Ateca est une familiale accomplie.
Côté look, on peut déjà dire que l’Ateca a de l’allure. A défaut d’innover – sa parenté avec la Leon se vérifie au premier coup d’œil – il affiche une vraie personnalité. Dynamique, l’ensemble tout en tension est plaisant à regarder, et valorisant pour le conducteur. Si les Renault Kadjar ou même Nissan Qashqai peuvent paraître sages à côté de l’outsider catalan, sa belle gueule ne sera pas de trop face au très prometteur Peugeot 3008 II.
Mais plus que le style, l’atout de l’Ateca c’est son gabarit, le plus compact du segment avec 4,36 m en longueur. A titre de comparaison c’est seulement 10 cm de plus que la berline Leon, mais c’est 13 cm de moins que son cousin le Volkswagen Tiguan.

Sa forme carrée et son seuil de chargement bas permettent de charger facilement le coffre de l’Ateca. Sa contenance est réduite de 25 L en version 4×4.
D’accord, cela se paye avec un espace intérieur réduit ? Et là nouveau tour de force de l’Ateca qui affiche un exceptionnel rapport encombrement-habitabilité. A l’arrière, l’imposant tunnel de transmission empêche d’accueillir convenablement trois personnes, mais deux adultes se sentiront très à l’aise, têtes et genoux compris. Le coffre lui n’est pas en reste, avec 510 L (485 L en version 4×4) il est loin d’être à la traîne sur le segment. Certains font mieux comme les nouveaux Tiguan (615 L) et 3008 (520 L) mais ils sont plus imposants.

La mobilier est celui de la Leon avec une belle finition mais une ambiance un peu triste
Pour ce qui est de la présentation intérieure, les habitués de la Leon ne seront pas perdus, le mobilier y est repris à l’identique. Ce qui est une bonne chose car l’ergonomie se veut excellente. Il y a de nombreux rangements de proximité et l’exécution est sérieuse avec notamment des matériaux de belle facture. Aucune fausse note donc dans l’habitacle si ce n’est une certaine austérité, un petit peu en décalage avec l’esprit festif de sa ville de naissance.
Le milieu de gamme Style (+ 2985 €) rajoute notamment les projecteurs full LED, la climatisation régulée, la caméra de recul, la navigation sur écran 8 pouces, toute la connectivité et l’accès mains libres.
Enfin, le haut de gamme Xcellence (+2 690 €) donne accès au hayon électrique à ouverture avec le pied, le toit ouvrant, la sellerie alcantara, le système de caméra 360 ° et les jantes 18 pouces.
Dommage en revanche que les technologies de sécurité (régulateur adaptatif, aide au maintien de voie, surveillance des angles morts, aide à la conduite dans les bouchons, feux adaptatifs) restent en option sous la forme de packs facturés entre 350 € et 945 €.
Un SUV Seat à visage multiple

Contrairement à certains SUV qui font payer leur hauteur par un dynamisme en retrait, l’Ateca se révèle particulièrement affûté.
Pour ce premier tête à tête avec l’Ateca, nous avons pu essayer deux versions: le diesel TDI 190 ch (boîte DSG6 et 4 roues motrices) et l’essence TSI 150 ch ACT (boîte manuelle, 2 roues motrices), très différentes sur le papier mais aussi à la conduite.
La première, de par sa puissance et son couple généreux (400 Nm) affiche un fort tempérament, d’autant que l’Ateca surveille son poids (jusqu’à moins de 1,3 tonne selon les moteurs). Quel que soit le relief, ses relances ont du punch, dommage qu’elles s’accompagnent d’un râle mécanique aussi désagréable que présent dans l’habitacle. Heureusement, à vitesse stabilisée l’insonorisation permet de ne plus entendre le 2.0 TDI qui propose une belle association avec la boîte DSG. Cette dernière produit au passage quelques lenteurs qu’il est toutefois possible de gommer en sélectionnant le mode Sport sur le sélecteur de modes de conduite.
Associé d’office à la transmission intégrale et à la finition le plus haute, ce haut de gamme (à partir de 37515 €) joue la gagne aussi question comportement. L’amortissement est parfaitement calibré avec juste ce qu’il faut de fermeté pour un maintien solide en courbe, mais pas trop de façon à préserver le confort, même à basse vitesse.
Attention quand même aux jantes 19 pouces optionnelles qui peuvent occasionner quelques trépidations. La direction, elle, profite d’une bonne consistance même si elle semble parfois un peu trop isolée de la route.

La différence de comportement entre le TDI 190 et le TSI 150 s’explique par le poids, la présence ou non de transmission intégrale…et peut-être aussi par les pneus.
Animé par le TSI 150 ch à coupure des cylindres (à partir de 26 600 €), l’Ateca rend une copie tout à fait différente. Malgré un tempérament mois marqué que le TDI 190, son agrément n’en est pas moins convaincant avec une belle vivacité à mi-régimes et surtout un silence de fonctionnement très appréciable. Un moteur à regarder avec intérêt donc, surtout avec la boîte DSG7, la commande manuelle manquant de précision.
Côté comportement, l’écart de 260 kilos entre les deux variantes est très sensible au volant. Sur les portions serrées et en ville, l’Ateca 150 ch essence donne l’impression de conduire une berline compacte.
En contrepartie, il paraît moins précis dans son guidage en raison d’un moteur plus léger qui appuie moins sur le train avant, et l’absence de transmission intégrale rend l’arrière plus mobile. Peut-être est-ce la faute des pneus Falken de nos voitures d’essai dont le niveau d’adhérence s’est révélé assez léger. Toujours est-il que dans cette configuration, l’auto perd la sérénité si convaincante affichée par le TDI 190 sur les routes sinueuses des hauteurs de Barcelone.

Le Seat Ateca est disponible à partir de 21 990 € en essence (TSI 115) et 25 300 € en diesel (TDI 115 ch).
(images voitures.com)
Attiré des clients avec des véhicule issu du groupe VAG c’est pas gagné. Vu la réputation engendrée il faudrait qu’on me paye pour rouler à bord de l’un des ses véhicules
Je crois qu’il faut consulter les tests de pollution fait sur pas mal de marque dernièrement. VW est loin d’être aussi mauvais sur le sujet. Oui, ils ont truqué leur moteur, mais les résultats des autres marques sont bien souvent plus mauvais que VW sans logiciel truqueur.
La presse, après avoir bien cassé VW sur la tricherie, ne remet pas les pendules à l’heure. C’est facile de vendre du papier en cassant, mais l’honnêteté des journalistes n’est plus à démonter….
Concernant le maintient de la partie arrière, à priori, plus mobile, elle s’explique aussi peut-être par le type d’essieu qui est multi-bras sur le tdi 190 et qui ne l’est pas sur les tsi/tdi 150…